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Hong Kong: les manifestants contournent la censure chinoise

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En grève depuis le 22 septembre, les étudiants hongkongais continuent de descendre en masse dans les rues pour réclamer plus de démocratie et dénoncer la domination de la Chine. Rejoins ensuite par des dizaines de milliers d’Hongkongais, ils protestent contre la décision de Pékin de désigner les candidats dans le cadre de l’élection du prochain chef de l’exécutif de Hong Kong en 2017.

« Cette grève fait suite à la décision de Pékin de maintenir des élections au suffrage universel direct pour le chef de l’exécutif de la Région Administrative Spéciale de Hong Kong, mais de sélectionner les candidats à l’élection. Cela revient à nier le principe de la souveraineté populaire » explique Françoise Mengin, directrice de recherche CERI-Sciences Po.

Le cri de révolte des Hongkongais passé sous silence

Le pouvoir chinois passe sous silence le cri de révolte des Hongkongais, en muselant la presse et en censurant certains réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, mais aussi le site de partage de photos en ligne Instagram, ainsi que certains mots clés sur le site Weibo, le Twitter chinois. Objectif de Pékin : éviter à tout prix que les photos et vidéos du soulèvement de la « révolte des parapluies » se propagent sur la toile.

FireChat, l’appli des manifestants pour contourner la censure

Pour contourner la censure, les internautes hongkongais ont recours à la plateforme FireChat, une application éditée par la start-up OpenGarden, basée à San Francisco. D’après le magazine économique américain Forbes, l’appli aurait été téléchargée plus de 100.000 fois à Hong Kong en 24 heures, le week end dernier.

Disponible sur iPhone et Android, Firechat relie des utilisateurs entre eux, qui peuvent s’envoyer des messages sans avoir forcément de réseau. Grâce à cet outil, les manifestants situés à moins de 70 mètres les uns des autres peuvent ainsi communiquer via Bluetooth ou la Wifi.

Comme le rapporte France Info, dimanche 28 septembre, l’un des co-fondateurs d’Open Garden Stanislas Shalunov affirmé sur son compte Facebook que plus d’une personne sur 100 à Hong Kong était connectée à FireChat : « Les stats sont bien réelles, mais je n’arrive toujours pas a y croire » s’étonnait-il.

Pékin va-t-il faire marche arrière ?

Face à l’ampleur du mouvement protestataire sur l’ancienne colonie britannique, Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif d’Hong Kong, a demandé l’arrêt des occupations qu’il considère « illégales ». Pour Françoise Mengin, malgré la mobilisation des Hongkongais, Pékin ne cèdera pas sur ce point : « C’est beaucoup trop dangereux pour le Parti communiste chinois » explique-t-elle à JOL Press. « En 1997, le colonisateur britannique n’a pas légué d’institutions démocratiques à Hong Kong. Dès lors, en négociant la rétrocession de Hong Kong avec Londres en 1984, Pékin ne prenait guère de risque en avançant la formule ‘un pays, deux systèmes’. C’est seulement après que la rétrocession de Hong Kong à la Chine eut été décidée, que le gouverneur britannique a introduit in extremis des réformes politiques qui étaient appelées à se poursuivre » .

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