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La chute boursière d’IBM préfigure un changement «sans précédent» dans le secteur

Ce lundi 20 octobre, la Bourse de New York est en pleine panique. IBM, géant historique des ordinateurs de bureau, a vu son titre chuter de plus de 8% dans les échanges pré-ouverture.
 
Une chute qui fait suite à la publication de résultats extrêmement mauvais pour le groupe. Des résultats liés à la fois à des cessions d’actifs déficitaires coûteuses pour la société, et qui préfigurent un véritable choc dans le secteur, à en croire les paroles de sa PDG, Virginia « Ginny » Rometty.
 

Des cessions d’actifs coûteuses

 
La première raison qui explique cette chute du titre d’IBM en Bourse – le groupe est côté sur l’indice New York stock Exchange (NYSE) et fait partie du Dow Jones – ce sont les cessions d’actifs entreprises par la société. Notamment dans la branche fortement déficitaire de la production de puces électroniques.
 
Ses usines seront reprises par le groupe GlobalFoundries qui a toutefois demandé compensation, l’activité étant déficitaire. IBM paierait 1,5 milliard de dollars pour la cession de ces activités de fabrication de puces, et au total quelque 5 milliards de dollars pour la cession d’une bonne partie de ses activités déficitaires.
 

Une baisse généralisée du chiffre d’affaires

 
Ces cessions ont un impact direct sur le bénéfice net de l’entreprise : il s’écroule de près de 99% pour n’atteindre que la petite somme de 18 millions de dollars au troisième trimestre 2014, contre plus de 4 milliards de dollars un an auparavant. Mais malheureusement pour IBM, ce n’est pas la seule chose qui pèse sur son titre en Bourse.
 
Le groupe fait face à une baisse généralisée de son chiffre d’affaires mondial qui a chuté de 4% sur un an et s’est établi à 22,4 milliards de dollars lors de la publication de ces résultats trimestriels. Et le chiffre d’affaires a chuté partout, absolument partout.
 
Chute de 2% en Amérique, de 2% également en Europe, Moyen-Orient et Afrique, chute de 9% en Asie… même les marchés supposés être à forte croissance subissent un contrecoup avec une baisse du chiffre d’affaires de 7% en Chine, en Russie, en Inde et au Brésil.
 

Ce n’est pas fini, prévient Ginni Rometty

 
Si ces mauvais résultats expliquent la chute boursière d’IBM, la suite risque d’être encore plus rude. Car les propos tenus ce lundi 20 octobre 2014 par Victoria « Ginni » Rometty, PDG d’IBM, sont loin d’être réconfortants. Et pas seulement pour IBM. « Nous avons vu, en septembre, un ralentissement du marché, notamment concernant l’achat par nos clients… et nos résultats montrent que nous sommes à l’orée d’un changement sans précédent dans notre industrie », a ainsi déclaré Rometty.
 
L’inquiétude est forte car IBM est un groupe dont les clients sont majoritairement des entreprises. Un changement dans les habitudes de consommation de ces entreprises aurait nécessairement un impact important sur tout le marché des ordinateurs. Et induirait un risque de forte crise du secteur. Sommes-nous à une période charnière ? Les prochaines semaines nous le diront. 
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