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Mexique: Une activiste tuée pour ses tweets contre les narcotrafiquants

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Dénoncer les activités des narcotrafiquants sur Twitter lui aura finalement coûté la vie. Séquestrée le 15 octobre dernier, une jeune  journaliste surnommée Felina, qui s’activait au sein de l’organisation Valor por Tamaulipas « Courage pour Tamaulipas », a été tuée par les membres d’un cartel de drogue dont elle dénonçait les crimes sur Twitter.

Alertes en temps réel sur Twitter

Connue sous le pseudo @ Miut3,  Felina alertait, en temps réel, les followers des incidents violents perpétrés par barons de la drogue qui ont plongé l’Etat Tamaulipas dans l’extrême violence.  

Avec quelques  100.000 abonnés sur Twitter et plus de 510 000 sur Facebook, l’organisation Valor por Tamaulipas a déclenché les foudres des narcotrafiquants de la région qui ont cherché, par tous les moyens, à découvrir l’identité des administrateurs du site, en promettant par exemple une prime de 48.000$ en 2013 à celui ou celle qui donnerait des informations.  

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« Aujourd’hui, ma vie prend fin »

Le 16 octobre dernier, les narcotrafiquants ont poussé l’horreur encore plus loin en annonçant la mort de la journaliste sur son propre compte Twitter :  « Mon vrai nom est María del Rosario Fuentes Rubio. Je suis médecin. Aujourd’hui, ma vie prend fin » ont-ils rédigé, avant de poster une photo d’elle, le visage ensanglanté. « Fermez votre compte, ne mettez pas vos familles en danger comme je l’ai fait. Je suis morte pour rien » ont-ils également mis en garde.

Cet énième assassinat a suscité la colère et l’indignation des activistes de Valor por Tamaulipas qui ont aussitôt diffusé un hommage à Felina sur leur page Facebook : « Aujourd’hui, Miut3 a cessé de témoigner. Mais ce qu’ignorent les délinquants, c’est que Miut3 reste dans nos âmes et elle ne nous laissera jamais nous rendre au crime organisé. Elle ne se serait jamais rendue et aurait été déçue  si elle avait su qu’un contributeur l’aurait fait ».

Les barons de la drogue font la loi

L’Etat du Tamaulipas situé au nord du Mexique, à la frontière avec les États-Unis, doit faire face au  crime organisé et à une extrême violence. Extorsion, assassinats, enlèvements, fusillades y sont monnaie courante. Ce drame survient peu de temps après la disparition des 43 étudiants dans la ville d’Iguala, dans l’État du Guerrero, au Mexique, toujours introuvables.

Des milliers de manifestants ont défilé à travers  pays pour exprimer leur indignation et réclamer des progrès dans l’enquête. Le prêtre mexicain Alejandro Solalinde, fondateur d’une maison de refuge pour migrants,  qui a réussi récolté plusieurs témoignages autour de cette affaire,  a récemment déclaré que certains jeunes auraient probablement été exécutés brûlés vifs.

 

 

 

 

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