La présidente sortante a obtenu 41,6% des voix. Elle affrontera le social-démocrate Aecio Neves (33,6%) au second tour.
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Les urnes ont finalement épargné Dilma Rousseff. Plombée par la crise économique, empêtrée dans un scandale de corruption et bousculée dans les sondages par la candidate écologiste Marina Silva, la présidente brésilienne a gagné le premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 5 octobre, avec 41,6% des suffrages. « La lutte continue et sera victorieuse », a déclaré la candidate du Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir depuis 12 ans.
Partis traditionnels
Dilma Rousseff affrontera au second tour, le 26 octobre, le social-démocrate Aecio Neves (33,6%). N’ayant obtenu que 21,3% des voix, Marina Silva, pourtant donnée favorite, a été reléguée à la troisième place. La candidate du Parti socialiste brésilien (PSB) n’a pas donné de consigne de vote, assurant qu’elle ferait son choix à l’issue d’une discussion avec sa famille politique. « Le Brésil a clairement indiqué qu’il n’était pas d’accord avec le gouvernement actuel », a-t-elle déclaré.
Cette fois encore, les Brésiliens ont choisi la sécurité en votant pour les partis traditionnels. Ces 20 dernières années, les élections présidentielles ont toutes été des affrontements entre le PT de l’ex-président Lula (2003-2010) et le PSDB de l’ancien président Fernando Cardoso (1995 et 2002).
Abstentionnistes
Une chose est sûre : la réélection de Dilma Rousseff ne sera pas aisée. « Je crois que Rousseff et Neves ont chacun 50% de chances de l’emporter. La campagne va être très courte et très intense », a commenté pour l’AFP l’analyste politique André César, du cabinet de consultants Prospectiva.
Aecio Neves a commencé à faire du pied à l’écologiste. Le report de voix est déterminant : à eux deux, ils ont cumulé 55% des voix en faveur du changement. Le social-démocrate a affirmé que « le PSB est un interlocuteur obligatoire au second tour ». « C’est l’heure d’unir nos forces », a ajouté celui qui dit vouloir être au service de « tous les Brésiliens qui ont la capacité de s’indigner ».
Aecio Neves peut aussi tenter de convaincre les abstentionnistes : malgré un vote obligatoire, l’abstention a été de 19% au premier tour.