Site icon La Revue Internationale

Transports électriques: quand la ville devient durable

Et si la transition écologique passait par le local ? De fait, à l’échelle nationale, et à plus forte raison à l’échelle internationale, les avancées concrètes pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique ont tendance à stagner. De peur de perdre un avantage concurrentiel, les Etats refusent de faire le premier pas. Ne leur en déplaise, les villes semblent prêtes à prendre le relai. Partout dans le monde, s’y développent les transports propres, rendant les environnements plus durables. Tour d’horizon.

Toyota, Renault, BMW

Pendant longtemps, les véhicules électriques ont fait doucement rire. Incapables de rivaliser avec ceux fonctionnant à l’essence, leur rentabilité et leurs performances sont effectivement restées extrêmement limitées pendant une très longue période. Toutefois, depuis quelques années, l’électrique est en train de rattraper son retard. A vitesse grand V. Les premières voitures hybrides ont prouvé leur efficacité et leur attrait et ont été suivies par de premiers véhicules entièrement électriques.
 
Par voie de conséquences, comprenant évidemment les potentialités économiques élevées, les constructeurs s’engouffrent dans la brèche. Toyota ou Nissan en tête, immédiatement suivis par Renault, mais aussi des fabricants plus prestigieux comme BMW. La voiture propre est un argument de vente qui a le vent en poupe, dopé, entre autres, par les hausses répétées du prix du carburant. Le 1er octobre, le gouvernement a ainsi encore augmenté la taxe sur le diesel de 2 centimes par litre.
 
Un contexte parfaitement saisi par un groupe comme Bolloré, qui investit massivement dans ce secteur. Constructeur de la Bluecar, mieux connue sous le nom d’Autolib’ à Paris, Bolloré a réussi son pari. Sa voiture est devenu le pendant du Velib’ et fait l’objet d’un engouement croissant dans la capitale française.

Tramway et bus électriques envahissent Paris

Mais si la popularité de la voiture individuelle électrique est indéniable et appelée à se prolonger et se démultiplier dans le futur, le développement de cette énergie tient surtout à la généralisation des transports en communs de ce type. Partout en France, le tramway a ainsi refait surface, après avoir été largement abandonné après la Seconde guerre mondiale, y compris dans la capitale où il serpente autour du périphérique et au-delà. Et dans sa roue, le bus électrique devient peu à peu la norme.
 
En France, et spécifiquement à Paris – ville définitivement à la pointe en ce qui concerne les transports durables – c’est la RATP qui orchestre actuellement le remplacement de la flotte de bus. A l’initiative du projet, son PDG, Pierre Mongin, qui a largement axé sa stratégie autour des enjeux environnementaux. Son objectif n’est autre que de mettre en circulation 4 500 bus électriques sur le réseau d’ici à 2025. Pour ce faire, M. Mongin prévoit d’opter pour une combinaison de véhicules hybrides, en partenariat avec EDF, et de bus totalement électriques, les Iveco Ellisup. Ces derniers, dont l’autonomie logiquement limitée ne cesse de croitre, permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plusieurs dizaines de tonnes par bus et par an.

Une tendance globale

Et, naturellement, cette tendance ne concerne pas seulement la France, Paris et la RATP. Ailleurs en Europe, des villes comme Turin, Madrid, ou encore Helsinki sont également à l’avant-garde concernant le développement des bus électriques. A cet égard, la capitale espagnole a d’ores et déjà mis en place 20 bus entièrement électriques et 20 autres hybrides. Aux Etats-Unis, par le biais du Federal Transit Administration Air Program, le schéma est le même. Des métropoles comme Atlanta, Los Angeles, Miami et San Francisco passent toutes progressivement à l’électrique. Un processus au long cours, échelonné sur plusieurs décennies, qui a connu son véritable démarrage lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008, lorsqu’une flotte de bus électriques avait été affrétée afin de réduire la forte pollution qui envahit la ville tout au long de l’année.
 
Véritable perspective économique et atout électoral, les transports propres se généralisent dans les villes, territoire suffisamment restreint pour offrir les conditions d’un essor rapide. En Chine et dans les pays émergents, où l’urbanisation galopante et le développement économique posent de lourds enjeux environnementaux. Tout comme dans les pays occidentaux les plus avancés, où la qualité de vie est aujourd’hui un élément incontournable de l’attractivité des villes.
Quitter la version mobile