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Tunisie: Kalthoum Kannou, l’unique femme candidate à la présidentielle

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« Je veux gagner. Il faut que je gagne. Et je peux ». Ces mots sont ceux de l’ancienne présidente de l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Kalthoum Kennou, aujourd’hui candidate à l’élection présidentielle tunisienne, la seule femme en lice parmi les 27 candidats retenus par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE).

« Un message fort »

Juge à la Cour de cassation de Tunis depuis 2012, Kalthoum Kennou estime que sa candidature est « un message fort » montrant  que la « femme tunisienne peut entrer en concurrence avec les hommes dans les postes de décisions politiques », explique le Huffington Post Maghreb.

« Ma candidature est également un message pour tous ceux qui cherchent à tirer le pays vers le bas et faire régresser la situation de la femme tunisienne », a-t-elle expliqué cette mère de trois enfants.

Espoir

La militante espère « redonner espoir » aux Tunisiens et entend faire évoluer la place de la femme dans la société tunisienne: « Sur le plan politique, les partis dits progressistes parlent beaucoup d’égalité, mais on n’en voit rien dans la pratique. (…) Au quotidien, beaucoup de femmes sont moins rémunérées pour un travail. Beaucoup de choses doivent changer dans les rapports hommes-femmes ou encore en termes d’éducation » explique-t-elle au Huffington Post Maghreb.

Menacée de mort

Après des études de droit, elle entame sa carrière dans la magistrature en 1989. Dix ans plus tard, elle entre au bureau de l’Association tunisienne des magistrats. Elue à la présidence de l’AMT en 2011, Kalthoum Kennou s’impose pour son combat pour l’indépendance de la justice. Une lutte acharnée qui lui vaudra des menaces en mai 2013, lorsque la juge reçoit une lettre anonyme de menaces de mort sur son bureau à Tunis, dans laquelle on l’appelle à « lever ses mains de la magistrature ».

Combat acharné contre Ben Ali

Bien connue en Tunisie pour sa résistance à Ben Ali, Kalthoum Kennou dénonce aujourd’hui la candidature de certaines figures politiques associées à l’ancien dictateur à la présidence de la Tunisie. Les « autres candidats ont beaucoup de choses à se reprocher » explique au Huffington Post, celle qui critiquait sur Facebook, sous le pseudo « Rabiaa mesk ellil » le régime de Ben Ali, dont l’héritage est encore prégnant dans la société tunisienne.

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