• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Au Liban, les réfugiés syriens n’ont rien pour affronter l’hiver

03.11.2014 par La Rédaction
Au Liban, les réfugiés syriens n’ont rien pour affronter l’hiver

Entretien avec Violaine Gagnet, responsable des urgences pour CARE France.

Au Liban, l’hiver approche. Comme chaque année depuis le début de la crise syrienne, les réfugiés auront de nouveaux besoins en vêtements et en énergie. Mais cette année, les fonds commencent à manquer et de nombreux Syriens se retrouvent dans une situation désespérée.

[image:1,l]

Le Liban est le pays qui accueille le plus de réfugiés en provenance de Syrie. Quelle est la situation sur place ?
 

Violaine Gagnet : Actuellement, le Haut-commissariat aux réfugiés a décompté 1,3 million de réfugiés syriens au Liban, sans compter toute cette partie de la population qui n’a jamais été enregistrée.

Parce que leurs situations sont différentes, on distingue deux types de réfugiés. D’abord ceux qui sont arrivés depuis plusieurs années, puis ceux qui viennent tout juste d’entrer sur le territoire libanais.

Les réfugiés qui vivent au Liban depuis quelques temps arrivent désormais au terme de leurs ressources financières. Ils ont dépensé toutes les économies qu’ils avaient emportées avec eux et leur situation devient donc extrêmement compliquée car ils n’ont plus les moyens de payer leur logement et leur nourriture.

Les nouveaux réfugiés sont souvent des personnes qui ont fui très rapidement la Syrie. Ils n’ont rien pris avec eux et arrivent avec les seuls vêtements qu’ils portent, sans aucune économies. C’est un cas vraiment désespéré puisqu’ils n’ont même pas les moyens de trouver un logement et de quoi se nourrir.

Les Syriens, notamment les hommes, arrivaient jusqu’ici à trouver des emplois dans l’agriculture. Mais le Liban est un petit pays de 4 millions d’habitants et les réfugiés représentent donc un quart de cette population. Cette pression exerce une véritable tension dans la société entre les Libanais et les réfugiés et il devient de plus en plus difficile pour les Syriens de trouver un emploi et d’assurer leurs besoins de base.

L’hiver arrive et vous vous inquiétez car les réfugiés n’ont pas les moyens d’affronter cette rude saison. Quelles sont vos prédictions ?
 

Violaine Gagnet : Comme l’année dernière et l’année précédente, les hivers sont extrêmement rigoureux dans cette région entre mer et montagnes. Nous savons donc que cette situation sera difficile. Les ressources financières des populations sont très limitées et de nombreuses personnes n’ont pas les moyens d’acheter des vêtements chauds ou tout ce qui pourrait permettre de réchauffer leur logement.

Certains vivent sous des tentes, d’autres dans des appartements insalubres. Ils sont nombreux à vivre dans des pièces d’à peine 10m² sans fenêtre, où ils s’entassent à 6 ou 7. Ces personnes n’ont même pas les moyens de s’acheter ne serait-ce que du carton pour s’isoler du froid et encore moins des moyens de chauffage.

Il y a également au Liban un gros problème d’accès à l’eau ou à l’électricité. Ce problème existait déjà au Liban, un pays peu développé, mais l’afflux de réfugiés sur le territoire a largement amplifié cette complication. L’hiver s’annonce donc extrêmement dur pour les populations syriennes.

L’appel de fonds lancé par les Nations unies, d’un montant de 5 milliards de dollars, n’a été financé qu’à moitié. Comment expliquez-vous cette situation ?
 

Violaine Gagnet : En raison de la crise économique mondiale, nous observons une diminution de tous les financements des bailleurs de fonds. Même pour la crise syrienne, pourtant considérée comme une priorité puisqu’il s’agit de la plus importante crise humanitaire depuis plus de vingt ans, les financements ont baissés.

Cette année, nous n’avons financé qu’à 50% le plan des Nations Unies. L’année dernière, ce dernier l’avait été à 70%. Les conséquences pour les populations sont une aide beaucoup plus limitée où les critères de sélection des bénéficiaires vont devoir être encore plus réduits. Nous allons donc agir en priorité pour les plus vulnérables des plus vulnérables quand toute une partie de la population n’aura rien, ou très peu.

Un exemple assez flagrant que nous observons au Liban est que certaines familles diminuent leurs repas à un par jour pour pouvoir garder un peu d’argent pour les jours à venir. Les ONG n’ont même plus les moyens d’apporter une aide alimentaire.

Pensez-vous qu’il y a un manque de mobilisation internationale ?
 

Violaine Gagnet : Il n’y a pas assez d’argent, que ce soit au Liban, en Syrie ou dans les autres pays limitrophes qui accueillent également des réfugiés comme en Turquie ou en Jordanie. Nous avons un grand problème de financement.

Des moyens supplémentaires sur la réponse à cette crise pourraient être débloqués. Les difficultés liées à l’hiver sont prévisibles et devraient être anticipées. Nous savons ce qu’il faut faire mais nous n’avons pas les financements supplémentaires pour, au moins, offrir les conditions minimales aux réfugiés pour vivre et survivre dans les mois à venir.

Cette situation n’est pas spécifique au Liban. Que se passe-t-il dans les autres pays qui accueillent également des réfugiés syriens ?
 

Violaine Gagnet : Qu’il s’agisse des conditions de vie ou des besoins des populations, les situations sont similaires au Liban, en Jordanie ou en Turquie.

Le manque de suivi psycho-social est également un problème commun à tous ces pays. Toutes les personnes qui ont vécu des traumatismes en Syrie ou lors de leur fuite, arrivent avec un besoin de parler et d’exprimer ce qu’ils ont vécu. Si cela n’est pas pris en charge, ces personnes gardent en eux une certaine violence qui se répercute car lorsque l’on vit quelque chose de très difficile, on est souvent poussé à le reproduire.

Au Liban, contrairement à la Jordanie ou à la Turquie, il n’y a pas de camp de réfugiés officiel. Or ces camps organisés permettent de mieux cibler la population et de faciliter la distribution d’aide. Les personnes sont alors dispersées dans le pays et c’est une source de difficultés pour les humanitaires qui auront du mal à identifier les réfugiés pour leur apporter de l’aide.

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

La Rédaction


Care France Hiver Liban Réfugiés Syrie
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Helsinki et Ankara en désaccord concernant Stockholm

Helsinki et Ankara en désaccord concernant Stockholm

30.01.2023
En Continu
Contre les chars occidentaux, Moscou déploie les «Marker»

Contre les chars occidentaux, Moscou déploie les «Marker»

30.01.2023
En Continu
Bakou évacue son ambassade en Iran

Bakou évacue son ambassade en Iran

27.01.2023
En Continu
Le sentiment anti-allemand renforcé en Pologne

Le sentiment anti-allemand renforcé en Pologne

27.01.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal