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Au Mexique, la pression contre le gouvernement s’accentue

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Un mois et demi s’est écoulé entre la disparition des 43 étudiants mexicains dans la ville d’Iguala, dans l’État du Guerrero et l’annonce par les autorités du massacre des jeunes. Le procureur général du Mexique, Jesus Murillo Karam, a finalement annoncé vendredi 8 novembre, que des suspects avaient avoué avoir assassiné les jeunes de l’école normale d’Ayotzinapa, puis brûlé les corps pendant 14 heures. Selon les déclarations des suspects, les membres carbonisés des étudiants ont ensuite  été placés dans des sacs en plastique puis jetés dans une rivière.

Le maire d’Iguala,  José Luis Abarcale et Maria de Los Angeles Pineda, son épouse sont soupçonnés d’être les instigateurs de ce massacre. Ils ont été interpellés par la police  le 4 novembre dernier.

Cri de révolte des Mexicains

L’annonce du massacre des 43 jeunes, samedi 8 novembre, a déclenché une vague de violence au Mexique. Quelque 300 jeunes se sont rassemblés près du siège du gouvernement régional de l’Etat du Guerrero samedi 8 novembre. A Mexico, une vingtaine de manifestants munis de barrières en fer ont essayé de s’introduire dans l’enceinte du palais présidentiel.

Cette colère avait été alimentée la veille par une déclaration du procureur général du Mexique, « Ya me cansé »,  « Ca suffit, je suis fatigué » en français, pour clôturer la conférence de presse pendant laquelle il avait informé des dernières avancées de l’enquête.

Démission du président Enrique Pena Nieto

Depuis l’annonce de l’assassinat des 43 étudiants, les internautes mexicains ont renforcé leur mobilisation pour réclamer la démission du président mexicain Enrique Pena Nieto à travers le hashtag #SiRenunciaPena, « Si Pena démissionne » en français. Sur la plateforme de microblogging, les internautes imaginent un Mexique sans Enrique Pena Nieto, un « Mexique sans corruption » lance un internaute, un pays avec « un nouveau gouvernement et un tribunal spécial pour garantir la paix » explique un autre.

Déjà réunis il y a quelques semaines sous le hashtag #DemandoTuRenunciaEPN sur Twitter, les manifestants mexicains réclamaient la démission du président mexicain, en pointant son irresponsabilité son incapacité à diminuer la violence qui gangrène le pays.

 

Elu à la tête de l’Etat en décembre 2012, Enrique Peña Nieto, membre du Parti révolutionnaire institutionnel a été fragilisé par cette affaire comme l’explique le spécialiste Jean Rivelois : « Les Mexicains veulent un Etat fort. Derrière cette revendication dans la responsabilité de l’Etat, les Mexicains veulent que l’Etat soit plus puissant que les groupes criminels » expliquait à JOL Press le chercheur à l’Institut de recherche et de développement (IRD) et spécialiste des cartels de drogue au Mexique.

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