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(Photo : Suzanne Tucker/Shutterstock.com)
L’Aide à l’Eglise en Détresse, une association qui intervient dans 140 pays pour secourir les chrétiens persécutés, menacés ou réfugiés, a présenté mardi 4 novembre son rapport bisannuel sur la Liberté Religieuse.
Dans 55 pays, la situation se détériore
Elaboré par un comité d’experts internationaux, ce rapport décrit le degré de liberté religieuse régnant dans 196 pays du monde en s’attachant à tous les groupes religieux, sans se limiter aux chrétiens.
Cette dernière étude couvre les évènements mondiaux survenus entre octobre 2012 et juin 2014. Pour l’AED, le constat est sans appel, dans nombre de pays étudiés, on constate une nette dégradation de la liberté religieuse.
Durant ces deux années, 55 pays sur les 196 étudiés, soit 28%, ont vu leur situation se détériorer. Seuls 6 pays, l’Iran, les Emirats Arabes Unis, Cuba, le Qatar, le Zimbabwé et Taiwan ont été concernés par des améliorations. L’Aide à l’Eglise en détresse note cependant que 4 d’entre eux demeurent dans la catégorie de « haute intolérance » religieuse.
20 pays classés en « haute intolérance »
Finalement, et selon ce rapport accablant, 81 pays, soit 41% de la totalité des pays étudiés, voient leur liberté entravée quand 35 pays (soit 18%) font l’objet d’inquiétudes.
Sur les 20 pays classés dans la catégorie de « haute intolérance », 14 connaissent des persécutions liées à l’extrémisme musulman. Il s’agit de l’Afghanistan, la République Centrafricaine, l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, les Maldives, le Nigeria, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Yémen, et 6 autres sont soumis à des entraves dues à des régimes autoritaires comme en Birmanie, en Chine, en Erythrée, en Corée du Nord, en Azerbaïdjan et en Ouzbekistan.
La responsabilité de toutes les communautés religieuses
Constatant ce grave déclin, l’Aide à l’Eglise en Détresse s’interroge sur l’avenir de la liberté religieuse dans le monde. Pour Marc Fromager, directeur national de l’association, « la détérioration de la situation de la liberté religieuse dans le monde a des conséquences concrètes et souvent dramatiques pour un nombre toujours plus important de personnes. Que les discriminations soient d’origine politique ou religieuse, on ne voit malheureusement que très peu de raisons aujourd’hui d’espérer des améliorations significatives à court terme », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Pour inverser ces tendances inquiétantes dénoncées dans son rapport, l’AED en appelle à la responsabilité de chaque communauté religieuse et insiste sur la nécessité, pour tous les chefs religieux, de proclamer haut et fort leur opposition à la violence d’inspiration religieuse et d’investir de manière urgente sur une éducation à la tolérance religieuse.