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Héritage de Ben Ali, le président reste encore sacré en Tunisie

04.11.2014 par La Rédaction
Héritage de Ben Ali, le président reste encore sacré en Tunisie

Entretien avec Vincent Geisser, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) de Beyrouth, spécialiste de la Tunisie.

Les élections législatives sont à peine terminés que les Tunisiens se replongent dans la campagne électorale de la présidentielle du 23 novembre. Si les enjeux ne sont pas les mêmes, et malgré une fonction présidentielle bien affaiblie par la nouvelle Constitution, les Tunisiens semblent encore focalisés par la fonction de chef de l’Etat, souvenir des années noires d’une dictature qui ne laissait aucune place aux autres organes politiques du pays.

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En Tunisie, alors que les élections législatives viennent juste de se terminer, la campagne électorale pour la présidentielle du 23 novembre a-t-elle déjà commencé ?
 

Vincent Geisser : Oui, nous sommes déjà officiellement entrés en campagne. Il faut cependant savoir que la Tunisie est restée prisonnière d’une forme de syndrome présidentiel. Les élections législatives ont d’ailleurs été très marquées par cette présidentielle. Les Tunisiens, alors que la Constitution et les institutions ont changé, que le Parlement est devenu le centre de la vie politique, restent focalisés sur la fonction présidentielle.

Même pendant la campagne électorale des élections législatives, tout n’a tourné qu’autour de ce scrutin, un syndrome hérité de plus de 50 ans de dictature. Le Palais de Carthage et le président demeurent encore dans les consciences populaires comme le centre de la vie politique. Pourtant, quand on regarde la nouvelle constitution du 26 janvier 2014 dans le détail, le rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’exécutif donne le pouvoir aux deux grandes institutions qui sont le Parlement et le Premier ministre. Deux ensembles qui étaient totalement étouffés sous Ben Ali.

Quel sera alors le rôle du président ?
 

Vincent Geisser : La vraie tête de l’exécutif est désormais le Premier ministre. Toutefois, les constituants ont voulu maintenir l’autorité du président, élu au suffrage universel direct. Il peut présider le Conseil des ministres et a des attributions étendues dans les domaines de politique extérieure et de défense.

Mais c’est une lecture minimaliste de la Constitution. Car si la personne qui est élue veut avoir une lecture très personnelle et présidentialiste du pouvoir, il le peut. Si la Constitution marque une nette rupture avec les années de dictature, elle laisse toutefois une zone d’ambiguïté et d’ambivalence qui permettrait à quelqu’un qui voudrait instrumentaliser le pouvoir de la présidence de le faire.

Ennahda ne présentera pas de candidats à ce scrutin. A quoi ressemblera une campagne sans les islamistes, arrivés en seconde position des élections législatives ?
 

Vincent Geisser : Les islamistes ont adopté un jeu assez cynique. Dans la Troïka qui a dirigé la Tunisie ces dernières années, Ennahda gouvernait avec des alliés démocrates, le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki et le parti Ettakatol du président de l’Assemblée nationale sortante.

Ennahda affirme être aujourd’hui en train de réfléchir au candidat qu’il soutiendra dans ce scrutin. De ce point de vue, les islamistes sont dans une posture double. A la fois une posture de repli, ils ne présentent pas de candidats en affirmant ne pas vouloir focaliser l’attention et retomber dans la stigmatisation des premières années de la transition et ils se replient donc sur le Parlement en tant que deuxième grand parti de Tunisie.

Mais c’est également une stratégie de domination qui consiste à estimer qu’ils feront le prochain président. Ils jouent alors la modestie apparente pour ne pas susciter de tensions mais gardent l’idée que c’est eux qui introniseront le prochain président par leur simple soutien. C’est une attitude stratégique et motivée par une question de survie existentielle.

Ils hésitent alors à soutenir un candidat tel que Mustapha Ben Jaafar ou Moncef Marzouki, quitte à perdre la présidentielle et retomber dans une opposition assez dure vis-à-vis de la majorité présidentielle, ou à faire un compromis avec des figures plus dominantes telles que Béji Caid Essebsi, au risque d’être discrédités auprès de leur base électorale.

Les islamistes n’ont toujours pas choisi leur candidat. Rached Gannouchi, leader d’Ennahda, serait favorable au choix d’un candidat tel que BCE alors que les militants seraient favorable à un soutien du président de la république actuel au nom de leur alliance. Il y a de vrais conflits au sein d’Ennahda, bien qu’ils ne transparaissent pas.

Pendant les élections législatives, les Tunisiens n’ont pas montré beaucoup d’intérêt envers ces jeux politiques, semble-t-il bien éloignés de leurs préoccupations, cette campagne sera-t-elle similaire ?
 

Vincent Geisser : En effet, la campagne des élections législatives n’a montré aucune passion de la part des Tunisiens, toutefois, les électeurs ont été 60% à participer, alors qu’un taux d’abstention record était attendu.

Il faut donc nuancer l’engouement pour ce scrutin qui n’était d’ailleurs que la deuxième élection démocratique dans toute l’histoire de la Tunisie, voire même du monde arabe.

Il est clair qu’aujourd’hui, les jeux politiques sont encore largement déterminés par les personnalités de l’ancien régime. Non pas qu’ils soient tous des amis de Ben Ali, mais ce sont pour la plupart des politiciens qui ont commencé leur carrière dans l’opposition à Ben Ali. Ils sont tous âgés et se retrouvent dans un combat de chefs qui rappelle le culte de la personnalité et du pouvoir présidentiel de l’ancien régime. Ils n’ont pas tenu compte de cet élan de la jeunesse révolutionnaire et de la transition démocratique.

Les nouvelles générations, celles de la révolution, sont peu influentes dans le jeu politique et ont tendance à être marginalisées au profit d’un combat de chefs marqués par l’ancien régime.

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

La Rédaction


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