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«Je suis fatigué !»: la phrase qui révolte les Mexicains

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« Ça suffit, j’en ai assez, je suis fatigué ! ». Le ministre de la Justice Jésus Murillo Karamne ne s’attendait sûrement pas à déclencher une telle vague de colère en prononçant cette phrase pour clôturer la conférence de presse sur la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa, le 7 novembre dernier.

La phrase lâchée par le ministre contesté est rapidement devenue le slogan du mouvement de protestation des jeunes disparus: « Ya me cansé ! » -« je suis fatigué » – lâchent les manifestants dans la rue, et sur les réseaux sociaux.

#yamecanse: le slogand es étudiants

Sous le hashtag #yamecanse, les internautes expriment leur colère contre le système politique mexicain et la collusion du gouvernement avec le crime organisé, tout en réclamant la démission du président mexicain Enrique Pena Nieto. En pleine crise politique, ce dernier a maintenu son voyage en Chine dans le cadre de l’Apec, et en Australie pour le G20.

Des caravanes de l’espoir sillonent le Mexique

Depuis plus d’un mois et demi, et surtout depuis l’annonce de l’assassinat des 43 jeunes, des milliers de Mexicains se mobilisent pour réclamer la vérité sur cette sordide affaire. Les proches des jeunes, qui ne croient pas à la version du gouvernement, ont débuté une marche nationale pour sensibiliser les Mexicains. « Nous voulons des preuves », «Cherchez-les, ils sont vivants!» scandent les manifestants. Trois caravanes partiront de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, où étudiaient les disparus dans l’Etat du Guerrero (sud), au sud du pays, pour silloner le pays.

Qui a commandité l’attaque ?

Selon les autorités judiciaires fédérales, l’ancien maire d’Iguala, aurait commandité l’attaque pour empêcher les étudiants de perturber un évènement public organisé par sa femme.

Le 8 novembre dernier, le procureur général du Mexique, Jesus Murillo Karam, a annoncé que des suspects avaient avoué avoir assassiné les jeunes, puis brûlé les corps pendant 14 heures. Les cadavres auraient ensuite été placés dans des sacs en plastique puis jetés dans une rivière.

Mais une semaine après ces déclarations, les médecins légistes de l’affaire ont appris aux parents que les cadavres retrouvés ne correspondaient aux corps des étudiants.

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