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La bataille d’une juge argentine pour extrader d’anciens ministres de Franco

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Plus de trente ans après le retour de la démocratie en Espagne, la magistrate argentine Maria Servini de Cubria a réussi à lancer un mandat d’arrêt international contre une vingtaine d’anciens membres du régime de Franco, afin de les extrader et de les interroger à Buenos Aires.

Principe de « justice universelle »

C’est au nom du principe de «  justice universelle », que Maria Servini de Cubria, 77 ans,  a exhorté, dans le cadre d’une enquête sur les crimes du franquisme,  l’arrestation de 20 personnes, dont José Utrera Molina, le père de l’ancien ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardón, l’ancien ministre Rodolfo Martín Villa mais  le ministre Antonio Carro Martínez.

A la demande de la juge, l’organisation policière internationale Interpol a donc émis, le 2 novembre dernier, une « notice rouge »  diffusée dans 190 pays contre les 20 ex-officiers espagnols.

Enquête contre les crimes du franquisme

Maria Servini de Cubria travaille depuis 2010 sur les crimes commis pendant la Guerre civile espagnole (1936-1939) ainsi que pendant la dictature du général Francisco Franco (1939-1975). Déjà en septembre 2013, la magistrate avait réclamé l’extradition de José Antonio González Pacheco, connu sous le nom de « Billy the Kid », et de l’ancien policier Jésus Dolls, tous deux accusés d’avoir torturé des citoyens pendant la répression franquiste. Aucun d’entre eux n’avait finalement été extradé vers l’Argentine, révèle El Pais.

Loi d’amnistie en Espagne

En Espagne, une loi d’amnistie votée en 1977 a poussé des associations et ONG à se tourner vers la justice Argentine pour réclamer le jugement des responsables crimes contre l’humanité. Le juge espagnol Baltasar Garzon a enquêté sur les disparus du franquisme avant d’être suspendu de ses fonctions par la cour suprême espagnole, en 2012, pour une durée de onze ans. Baltasar Garzon  est également connu pour avoir enquêté sur les crimes commis par la junte militaire pendant la dictature argentine (1976-1983).

« Une leçon dans la lutte contre l’impunité »

Les associations et organismes de défenses des droits humains saluent ce mandat d’arrêt international. « Enfin, justice commence à être faite » ont déclaré les membres de l’association « 3 de Marzo »,  une association qui rassemble les proches des disparus lors des événements de Vitoria le 3 mars 1976, au Pays-Basque, pendant la Transition démocratique espagnole. « C’est une leçon dans la lutte contre l’impunité » a également indiqué l’association.

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