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La fin de l’euro fort: une bonne nouvelle pour l’Europe

L’Euro a enfin baissé ! Ce que les grands industriels français attendaient pendant des mois arrive finalement. Depuis le mois de mars, la monnaie européenne a perdu près de 10 % de sa valeur face au dollar et 5 % face à l’ensemble des devises, c’est une bonne nouvelle pour la compétitivité européenne.

Conséquence d’une reprise qui ne vient pas

« Je demande qu’on puisse faire avec la monnaie unique ce que les Américains font avec le dollar, les Japonais avec le yen et les Chinois avec le yuan. Est-ce trop demander que la BCE (Banque centrale européenne) le fasse aussi en poussant l’euro à la baisse pour obtenir un cours de change plus raisonnable ? ». Voici ce que demandait Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2007 sans obtenir aucun changement durant son quinquennat. Même chose pour François Hollande et tous les ministres des Finances depuis les années 2000.

La Banque centrale européenne (BCE) a donc finalement plié et décidé de faire baisser le cours de l’euro, mais ce ne sont pas les interventions françaises qui ont fait céder la BCE comme a pu le laisser penser Manuel Valls. Les causes de ce changement de position sont plutôt à chercher outre-Atlantique avec une reprise qui se confirme aux États-Unis alors qu’elle ne pointe pas le bout de son nez sur le vieux continent.

Le dollar désormais plus sûr que l’euro

L’Euro baisse et c’est très facile de comprendre pourquoi : les investisseurs qui achetaient auparavant la monnaie unique préfèrent maintenant acheter du dollar. En effet, l’euro est devenu faible parce que l’Europe est de plus en plus faible. Ajoutez à cela la perspective d’une remontée des taux américains et l’euro n’aurait pas pu faire autrement que de baisser. Mais la question qui se pose est la suivante : est-ce réellement une bonne nouvelle ?

Par le passé, la France a, à de nombreuses reprises, déprécié le franc, notamment entre 1945 et 1982. Le but de cette manœuvre était de renforcer la compétitivité des produits français à l’export. Mais, à force de dévaluer sa monnaie, c’est la compétitivité de l’industrie française qui a été mise à mal quand ses voisins allemands et italiens montaient en gamme. C’est pour cela que beaucoup d’experts, notamment ceux de l’Observatoire français des conjonctures économiques estiment que cette baisse de 10% l’euro face au dollar sera principalement bénéfique pour l’Espagne. 

Néanmoins, la baisse de l’euro bénéficie d’une conjoncture favorable. La baisse de la monnaie européenne se fait en même temps que celle du cours du pétrole. Depuis cet été, le prix du baril a connu un recul de près de 25%, renouant avec les niveaux atteints au cours du printemps arabe. C’est une bonne nouvelle pour la monnaie unique, car l’inconvénient majeur d’une monnaie faible est qu’elle augmente le coût de l’énergie importée.

Pour certains observateurs la baisse de l’euro engendrera une hausse du produit intérieur brut au sein de l’Hexagone. C’est notamment ce qu’anticipe la Banque de France qui table sur une hausse de 0,6 point de PIB. Avec une monnaie plus faible, l’Europe va devoir faire de plus grands efforts d’innovation, c’est une véritable opportunité à saisir pour revenir dans la course, notamment pour la France.

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