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Le rapport qui explique comment les jeunes sont attirés par le djihad

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(Photo : Oleg Zabielin/Shutterstock.com)

La présence d’un certain Maxime H., Français originaire de Normandie dans les rangs des bourreaux qui ont assassiné l’otage américain Peter Kassig en Syrie pose de nouveau la question de l’embrigadement des jeunes occidentaux par les djihadistes engagés auprès de l’Etat Islamique.

Tous les jeunes sont concernés

Alors que ce Français a formellement été identifié, par sa famille et par les autorités françaises, le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) vient de publier un rapport dans lequel il détaille les nouvelles formes d’embrigadement des filières djihadistes et les profils type qui sont le plus susceptible de sombrer dans le djihadisme.

En effet, en travaillant à partir des cas de 160 familles qui ont contacté le centre depuis sa création, les auteurs de ce rapport sont parvenus à déterminer que tous les profils peuvent aujourd’hui être la cible de ces recruteurs fanatiques.

« Durant nos études précédentes, et notamment Désamorcer l’islam radical, il apparaissait clairement que le discours de l’islam radical touchait prioritairement des jeunes fragilisés sur le plan social et familial. Aujourd’hui, ce discours arrive à faire autorité sur des jeunes de familles très diverses », explique ainsi Dounia Bouzar, directrice du CPDSI et coauteure du rapport avec l’ancien négociateur du Raid Christophe Caupenne et le professionnel de l’éducation Sulaymân Valsan.

De nombreux jeunes sensibles à la dépression

Les chiffres de ce rapport révèlent que 80% des familles dans lesquelles un jeune a été embrigadé sont athées. Ces jeunes, qui sont âgés de 15 à 21 ans pour 63% d’entre eux, proviennent en majorité d’une famille de classe moyenne (67%). Ils sont beaucoup moins nombreux à être originaire des milieux populaires (16%) et des catégories supérieures (17%).

40% d’entre eux ont déjà souffert de dépression. Pour les auteurs de ce rapport, « l’hypothèse que l’endoctrinement fonctionne plus facilement sur des jeunes hyper sensibles, qui se posent des questions sur le sens de leur vie », est donc à retenir.

Internet, mode de recrutement privilégié

Enfin, les auteurs de ce rapport soulignent qu’Internet reste le moyen privilégié pour les recruteurs de convaincre leurs proies. En effet, 91% des jeunes étudiés auraient été endoctrinés par ce biais.

Qu’il s’agisse des réseaux sociaux, des plateformes de diffusion de vidéos, Internet a toute sa place dans le recrutement de jeunes djihadistes. Le rapport de la CPDSI met par ailleurs en lumière les différents discours utilisés par les recruteurs pour convaincre.

« Les nouveaux discours terroristes ont affiné leurs techniques d’embrigadement en maîtrisant l’outil internet, à tel point qu’ils arrivent à proposer une individualisation de l’offre qui peut parler à des jeunes tout à fait différents », explique le rapport dont les auteurs ont déterminé cinq types de discours différents.

Le « chevalier héroïque » s’adresse davantage aux garçons tandis que la « cause humanitaire » sensibilise particulièrement les jeunes filles. Le « porteur d’eau » pourra convaincre un jeune en manque de leader tandis que la référence au jeu « Call of Duty » s’adressera à celui qui désire combattre et que les « sans limites » seront convaincu par une forme de quête de toute puissance.

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