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MSU: La BCE va superviser 120 banques européennes

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Depuis le mardi 4 novembre, la Banque centrale européenne (BCE) prend en charge la supervision des 120 plus grandes banques de la zone euro, ce qui représente 82 % des actifs bancaires. Conclusion : les contribuables ne paieront plus pour les banques.

[image:1,l] Au siège de la Banque centrale européenne à Francfort (crédit: Shutterstock)

Le MSU : une autorité de contrôle indépendante

L’objectif de ce dispositif est d’éviter de nouvelles crises afin d’améliorer le financement de l’économie comme l’a expliqué Sabine Lautenschläger, membre du directoire de la BCE et vice-présidente du nouveau mécanisme européen de supervision des banques (MSU). Ce nouveau dispositif a un nom : la supervision bancaire.

Le MSU sera une autorité de contrôle européenne indépendante qui contribuera à la solidité et à la bonne santé du système bancaire. Son objectif est d’identifier, le plus tôt possible les risques au sein des établissements de crédit afin de pouvoir agir dans les plus brefs délais pour les endiguer. Dans son travail au quotidien le MSU va s’assurer de la capitalisation des banques, de leurs réserves en termes de liquidité, mais aussi qu’elles disposent d’une gouvernance et de procédures de contrôle des risques adaptées à leur activité.

Jusqu’à présent, la supervision bancaire était assurée par des gendarmes nationaux comme l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) en France, mais cela n’était pas suffisant. Ce qu’a remarqué la BCE, c’est que les banques européennes sont étroitement interconnectées. Il y a donc un réel besoin d’une autorité de supervision européenne et non de plusieurs autorités nationales. De plus, cela va permettre de disposer d’une vision plus globale de l’activité des banques tout en ayant la possibilité de comparer les pratiques et les dispositifs de contrôle des risques entre les pays. Mais les autorités nationales ne sont pas mortes. Elles vont assister le MSU dans ses évaluations et l’informer sur les évolutions nationales susceptibles d’influencer l’activité du secteur bancaire.

Les banques européennes se portent mieux

La BCE vient d’ailleurs de publier les résultats des tests de résistance bancaire, il en ressort un constat : le secteur bancaire va mieux qu’il y a cinq ans. En effet, les banques ont grandement renforcéleur résistance en augment leur stock de capital, mais aussi en renforçant leur contrôle des risques. Elles ont aussi consolidé leurs bilans financiers à hauteur de 200 milliards d’euros. Au final, de gigantesques progrès ont été atteints.

Néanmoins, les efforts ne sont pas terminés. Le secteur bancaire étant très concurrentiel, les banques doivent sans cesse redoubler d’efforts pour adapter leur modèle et leur stratégie tout en tenant compte de la conjoncture macroéconomique, que ce soit le niveau des taux d’intérêt ou les nouvelles dispositions réglementaires.

Une question subsiste : est-ce que la création du MSU suffira à relancer le crédit, de plus en plus mis à mal dans la zone euro ? Même si restaurer la solidité et la transparence du système bancaire est un grand pas en avant, ce n’est pas suffisant pour que les banques prêtent davantage. Il convient de mettre en place, au niveau national, des réformes structurelles importantes qui aideront les entreprises à être plus compétitive afin que les banques leur prêtent plus facilement.

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