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«Parcs ou peuple»: le rapport qui révèle la face cachée de la conservation

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(Photo : Pal Teravagimov/Shutterstock.com)

Selon l’ONG Survival, plusieurs organisations de conservation parmi les plus importantes au monde, telles que le WWF et The Nature Conservancy sont impliquées dans ce qu’elle qualifie de scandale. « United for Wildlife, l’organisation fondée par le prince William et le prince Harry, ignore les appels qui lui ont été lancés visant à garantir les droits des peuples indigènes à vivre sur leurs terres ancestrales et à y pratiquer la chasse de subsistance », dénonce encore l’ONG.

Le lancement du rapport « Parcs ou peuples? » coïncide avec la Conférence mondiale des parcs naturels qui se déroule à Sydney, une conférence sur la conservation des aires protégées qui se tient chaque décennie et qui précède le lancement de United for Wildlife aux États-Unis par le Prince William et sa femme Kate le mois prochain.

Dans ce rapport, Survival souhaite montrer que la plupart des zones protégées sont, ou ont été, les terres ancestrales de peuples indigènes qui en dépendent et qui les gèrent depuis des millénaires.

Les droits des peuples indigènes bafoués

Mais au nom de la « conservation », l’ONG estime que des peuples indigènes sont illégalement expulsés de ces terres, qu’ils sont accusés de « braconnage » parce qu’ils chassent pour se nourrir, qu’ils sont confrontés aux arrestations, aux coups, à la torture et à la mort aux mains de brigades anti-braconnage.
« Si les autochtones ont été expulsés de leurs terres, on y accueille les touristes, et même dans certains cas, des chasseurs de gros gibier », explique encore Survival dans un communiqué.

Dans le rapport « Parcs ou peuples? », Survival examine ces cas d’expulsion en cours, tels que ceux des Pygmées baka du Cameroun, des Bushmen du Botswana ou encore des tribus des réserves de tigres en Inde. « Ce modèle de conservation s’apparente à la création, au XIXe siècle, des parcs nationaux de Yellowstone et de Yosemite aux Etats-Unis, qui conduisit à l’éviction brutale de tribus amérindiennes », estime l’ONG.

Les peuples indigènes, meilleurs défenseurs de la nature

L’ONG Survival souhaite démontrer que le modèle actuel de conservation nécessite un changement radical. Selon elle, la conservation doit se conformer au droit international, elle doit protéger les droits territoriaux des peuples indigènes, être à leur écoute quant au type d’aide dont ils ont besoin pour protéger leurs terres et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir leur survie.

« Des millions sont dépensés chaque jour par les écologistes en dépit de la crise environnementale que nous connaissons. Il est temps de se réveiller et de se rendre à l’évidence qu’il existe une autre voie bien meilleure. Tout d’abord, les droits des peuples indigènes doivent être reconnus et respectés. Ensuite, ils doivent être traités comme les meilleurs défenseurs de leurs propres terres. Les écologistes devraient admettre qu’ils sont leurs partenaires privilégiés dans cette affaire », explique ainsi Stephen Corry, directeur de Survival.

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