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Pékin et Washington signent un accord pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre

Mercredi 12 novembre, à un an de la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris, Pékin et Washington ont signé un accord visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Un accord qui n’est guère de trop. Ces deux pays sont les premiers pollueurs de la planète, cumulant à eux seuls 45 % du total des émissions de CO2.
 
Cet accord intervient à la suite d’un accord conclu fin octobre par l’Union européenne relatif à trois objectifs climatiques, dont la diminution des émissions de gaz à effet de serre d’« au moins » 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, porter à 27 % du mix énergétique la part des énergies renouvelables et la réalisation de 27 % d’économies d’énergie.
 
C’est une première pour la Chine. Jamais encore auparavant le pays n’avait pris d’engagement précis. Là, il s’agit d’infléchir la courbe de ses émissions « autour de 2030 » et « d’essayer d’y arriver plus tôt ». C’est une très bonne nouvelle pour le climat au regard de la pollution du pays.
 
La Chine se place en effet dorénavant devant l’Union européenne en termes d’émissions de CO2 per capita. Du fait de son statut de premier marché automobile mondial, elle est également confrontée au très important problème de pollution atmosphérique de ses métropoles. Elle représente par ailleurs la moitié de la consommation mondiale de charbon.
 
Les Etats-Unis se sont fixé un objectif de 26 – 28 % d’ici 2025 par rapport à 2005. D’un côté comme de l’autre, le volontarisme environnemental est manifeste et c’est ce qui a valu au président Barack Obama de saluer mercredi 12 novembre « un accord historique ».
 
Il n’est cependant pas du goût du nouveau leader républicain au Sénat, Mitch McConnell. Ce dernier a dénoncé un « projet irréaliste que le président refourguera à son successeur », l’accord préfigurant  selon ses estimations « des prix de l’énergie encore plus élevés et encore beaucoup moins d’emplois ».
 
Quoiqu’en dise monsieur Mitch McConnell, il devenait urgent que ces deux puissances se mettent au pas des exigences environnementales. Les scientifiques continuent de souligner l’insuffisance des efforts qui devraient être accentués pour ralentir le réchauffement climatique, à l’origine de catastrophes qui pourraient bien se multiplier à l’avenir.  Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie a récemment observé que les températures pourraient augmenté jusqu’à + 3,4 °C d’ici à 2030 si rien n’est fait pour modifier les habitudes de consommations énergétiques actuelles.
 
Les attentes pour la conférence annuelle sur le climat fin 2015 sont de taille. Il est question de parvenir à un accord limitant le réchauffement à 2 degrés. « Le fait que les Etats-Unis et la Chine, traditionnellement considérés comme les leaders de deux camps opposés [dans les négociations sur le climat], avancent ensemble, va avoir un gros impact », a fait un savoir un haut responsable américain.
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