[image:1,l]
Le nouveau président burkinabè se nomme Michel Kafando. Au terme d’une nuit de réflexion, c’est cet ancien diplomate qui a été choisi par un collège électoral pour mener le Burkina Faso au terme d’une période de transition qui durera un an. En novembre 2015, les électeurs burkinabè seront appelés à élire une Assemblée nationale et un président.
Un diplomate pour succéder à l’armée
Après le lieutenant-colonel Zida, qui tenait les rênes du pouvoir depuis la démission de Blaise Compaoré le 31 octobre dernier, et qui était vivent contesté par la population, Michel Kafando semble incarner le consensus.
En effet, c’est un collège électoral composé de civils, principalement, mais également de membres de l’armée qui s’est accordé sur cette personnalité de 72 ans. Seules deux autres personnes avaient été auditionnées, l’ancienne ministre Joséphine Ouédraogo et le journaliste Cherif Sy.
L’annonce de cette nomination a été faite par Ignace Sandwidi, un ecclésiastique représentant de l’église catholique qui a également participé à ce cercle de réflexion. Ne reste désormais que la validation du Conseil constitutionnel pour confirmer cette nomination, une simple formalité qui permettra la transmission officielle du pouvoir aux civils.
Ambassadeur francophile
Michel Kafando est déjà bien connu de la scène politique burkinabè. En effet, son nom avait même été cité immédiatement après la démission de Blaise Compaoré. Vite oublié, il est revenu au cœur du débat lorsqu’il a fallu désigner une personnalité capable de rassembler la population.
Le futur président de transition a déjà été ministre des Affaires étrangères entre 1982 et 1983. Il a également été ambassadeur pour le Burkina Faso, à l’époque où le pays portait encore le nom de Haute-Volta entre 1981 et 1982 puis ambassadeur auprès des Nations Unies entre 1998 et 2011.
Avant cela, Michel Kafando avait fait ses études de droit et de sciences politiques en France, à Bordeaux puis à Paris.
« J’entrevois déjà la difficulté de la tâche »
A peine désigné, Michel Kafando a prononcé sa première allocution, et est revenu sur la lourde tâche qui lui était attribuée.
« J’entrevois déjà la difficulté de la tâche. Je remercie tous ceux qui me font confiance pour conduire le pays suite au grand bouleversement qui marquera à jamais le Burkina Faso. Je prends l’engagement que nous ne ménagerons aucun effort. Il en va de notre crédibilité. L’essentiel à terme est de bâtir une nouvelle société, une société réellement démocratique basée sur la justice sociale, la tolérance. Ce sont les références de notre pays », a déclaré le nouveau chef d’Etat.
Dès qu’il sera officiellement nommé, et selon les termes de la « Charte de la transition » validée la semaine dernière, le nouveau président aura la charge de nommer un Premier ministre puis un gouvernement composé de 25 personnes.