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315 milliards pour relancer l’Europe

Mercredi 26 novembre, Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne en poste depuis quelques semaines a présenté son plan censé drainer 315 milliards d’euros additionnels pour les trois années à venir.

Un plan opérationnel en 2015

C’est un véritable pari de la part de Jean-Claude Juncker. Ce plan de relance « sera opérationnel en 2015 et sera reconduit de 2018 à 2020 » si les résultats sont concluants. « C’est le plus gros effort récent entrepris par l’Europe pour l’investissement. Pour chaque euro mis dans ce programme, on va générer 15 euros pour la recherche et développement ou les infrastructures » a expliqué le président de la Commission européenne.

Ce plan a été pensé pour combler le déficit d’investissement en Europe causé par des années de crise, mais aussi pour financer de nouveaux projets d’infrastructure énergétique, numérique ou de transport. Mais ce n’est pas tout, il va aussi permettre de créer des emplois alors que l’Europe dans laquelle nous vivons a du mal à renouer avec la croissance et que le chômage des jeunes atteint des niveaux records. 

Afin de mettre tout cela en œuvre, Jean-Claude Juncker et ses équipes ont créé un nouveau fonds, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) qui sera directement géré par la Banque européenne d’investissement (BEI). Celle-ci est déjà, depuis plus de cinquante ans, la banque de l’Union européenne en ce qui concerne le financement des projets d’infrastructure de long terme.

Pas de contributions directes des États

Grâce à ce montage, le président de la Commission européenne estime que jusqu’à 315 milliards d’euros seront investis dans des projets. Notons que pour financer l’EFSI, Jean-Claude Juncker ne compte pas sur des contributions directes des États, mais sur des prêts accordés par la BEI et des cofinanceurs publics ou privés. Pour lui, les États n’en ont tout simplement pas les moyens.

La Commission a envie d’aller très vite et a pour objectif de débloquer les fonds dès mi-2015 afin que les projets soient financés le plus rapidement possible. « A ce jour, on compte 800 projets, mais tous ne seront pas financés » a expliqué une source européenne. La priorité sera donnée aux projets n’ayant pas trouvé de méthode de financement classique, dont le modèle économique est vérifiable et dont la mise en place peut être rapide. La France a déjà soumis plusieurs projets à la Commission Juncker tels que l’amélioration des infrastructures portuaires, le développement de l’Internet très haut débit, mais aussi la construction d’un gazoduc.

Jean-Claude Juncker a insisté sur un point crucial : il n’existera pas de quotas par pays, sa volonté est de « dépolitiser » les choix de la Commission. Les projets retenus seront les meilleurs projets et ils seront désignés par un comité d’experts indépendants, ni politiques ni technocrates. 

Afin de bien mettre en place son plan d’investissement, Jean-Claude Juncker a plusieurs choses à faire. Tout d’abord il va devoir convaincre les investisseurs que l’EFSI est un placement rentable et sûr. Ensuite il aura besoin de l’accord du Parlement européen et des États membres sans qui tout le projet tomberait à l’eau. Affaire à suivre…

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