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Au Pakistan, la peine de mort rétablie pour les terroristes

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141 personnes, dont 132 écoliers ont été tués dans l’attaque de talibans pakistanais contre une école gérée par l’armée, dans la ville de Peshawar, près de la frontière afghane, dans le nord-ouest du pays. Les neufs assaillants sont morts.

L’attaque du commando taliban a suscité une vague d’indignation à travers le pays, régulièrement touché par des attentats islamistes. 

Levée du moratoire sur la peine de mort

Suite à cet attentat, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a annoncé la levée du moratoire sur la peine de mort dans le pays. 

« Il a été décidé (par un comité ministériel) que le moratoire devait être levé. Le Premier ministre a approuvé cette décision », a déclaré, mercredi, Mohiuddin Wani, porte-parole du gouvernement.

Au Pakistan, les condamnations à mort sont relativement fréquentes, mais cette sentence n’était plus appliquée depuis 2008, hormis dans un cas lié à la cour martiale, le pays respectant un moratoire sur la peine capitale.

Selon Musadiq Malik, porte-parole de Nawaz Sharif, le cabinet envisageait déjà depuis un certain temps de réintroduire la peine de mort.

Les talibans afghans condamnent l’attaque

Les talibans afghans ont estimé que cette attaque, la plus sanglante au Pakistan depuis des années, était « contraire aux règles de l’islam ».

« L’assassinat d’innocents, d’enfants et de femmes est contraire aux règles de base de l’islam, et ce critère doit être pris en compte par chaque parti et chaque gouvernement islamique », a déclaré un responsable des talibans afghans, Zabihullah Mujahid.

Les talibans pakistanais sont distincts des talibans afghans mais les deux groupes sont alliés. L’un et l’autre visent à renverser les gouvernements en place pour leur substituer un régime islamiste.

Le bilan définitif est terrifiant…

La majorité des 132 enfants tués ont reçu une balle dans la tête, a précisé le ministre provincial de l’Information Mushtaq Ghani.

Neuf assaillants ont été tués et l’armée a annoncé la fin des opérations.

« Les engins explosifs improvisés [EEI] placés par les terroristes ont ralenti la vitesse des opérations de nettoyage », a déclaré le général Asim Bajwa sur son compte Twitter

Une « tragédie nationale »

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, parlant de « tragédie nationale », a décidé de se rendre sur place pour superviser personnellement les opérations. 

« Je ne peux pas rester ici à Islamabad. C’est une tragédie nationale, imputable à de vrais sauvages », a-t-il dit, parlant des victimes comme de « ses enfants ».

Le président de la République François Hollande a dénoncé un acte « ignoble ». 

Le Premier ministre britannique David Cameron s’est dit « profondément choqué » par l’attaque de Peshawar. « C’est terrifiant que des enfants soient tués simplement parce qu’ils vont à l’école. »

La jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix cette année, a elle-aussi réagi à l’attaque, disant avoir le « coeur brisé par l’acte de terreur insensé commis de sang froid à Peshawar. »

Des assaillants lourdement armés

Plus tôt dans la journée, des talibans pakistanais lourdement armés et déguisés en militaires ont investi l’école, prenant jusqu’à 500 élèves et professeurs en otage, ont déclaré des responsables militaires sur place. 

« Un médecin militaire nous donnait un cours sur l’aide de première urgence lorsque les assaillants sont arrivés par l’arrière de l’école et ont commencé à tirer », a raconté un élève rescapé à la chaîne de télévision Dunya.

« Nos professeurs ont verrouillé la porte et nous nous sommes tous couchés sur le sol mais les militants ont défoncé la porte. Ils ont d’abord tiré en l’air puis ont tiré sur les élèves, avant de s’en aller brusquement. »

Quelque 500 personnes étaient probablement à l’intérieur de l’école au moment de l’attaque, selon des responsables de l’armée.

Un professeur de l’école a raconté que l’attaque s’était déroulée en pleine session d’examens et que l’armée était intervenue environ une demi-heure après les premiers tirs.

Vengeance contre le gouvernement pakistanais

« Nos kamikazes sont entrés dans l’école. Ils ont pour instruction de ne pas toucher aux enfants mais de cibler le personnel militaire », avait déclaré un porte-parole des talibans, Muhammad Umar Khorasani, au moment de l’attaque. « Nous voulons qu’ils souffrent à leur tour. »

Les talibans disent avoir envoyé des combattants équipés de vestes d’explosifs pour se venger du gouvernement pakistanais, qui « s’en prend à nos familles et à nos femmes », dans la région tribale du Nord-Waziristan, où l’armée a lancé une offensive en juin.

Il s’agit de l’attaque la plus sanglante au Pakistan depuis plusieurs années. Un employé d’hôpital a déclaré que la plupart des victimes qu’il avait vues avaient entre 10 et 20 ans.

Source Reuters

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