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Criminel de guerre, Serbe Radomir Susnjar devant la Cour d’Appel de Paris

Arrêté près de Paris en avril dernier Radomir Susnjar, un Serbe de 59 ans, se cachait en France, depuis nombreuses années. La Cour d’Appel de Paris décidera de son extradition vers la Bosnie- Herzégovine d’où cet ancien membre du groupuscule paramilitaire  « Les Vengeurs », est originaire.

Susnjar dit Lalco est accusé par plusieurs témoins bosniens et serbes d’avoir participé aux condamnations de 59 Bosniaques qui ont été brûles vifs à Visegrad, il y a 22 ans.
 
Ce massacre tristement célèbre sous le nom de « Ziva lomaca »/le grand feu/ a eu lieu en juin 1992. Environ 70  personnes : des femmes, enfants et  personnes âgées ont été enfermés dans une chambre de la maison situé dans la rue Pionirska. Le bâtiment a été incendié et les victimes qui ont essayé de sotter par la fenêtre ont été abattus. 
 
Les huit survivants, dont deux décédés quelques années plus tard, ont pu témoigner au Tribunal International pour l’ex-Yougoslavie à La Haye. Deux d’entre eux viendront à Paris assister au jugement de la Cour d’Appel qui arbitrera et tranchera, bientôt, sur le sort du criminel serbe.

Encore 18 victimes

Le terrible Lalco est accusé  « d’avoir personnellement verrouillé la pièce dans laquelle se trouvaient des civiles et d’y avoir mis le feu », selon la déclaration du procureur  Vladimir Vukicevic. Celui- ci accuse Susnjar pour le sort de dix-huit voyageurs du train de Strpci. Le 27 février 1993 dans le train Belgrade-Bar, 17 Bosniaques et un Croate ont été emprisonnés sans raison et conduits de village Strpci à Visegrad. Tous y ont été exécutés.
 
Radomir Susnjar ancien livreur de la plus connue boulangerie de Visegrad, une bourgade du sud-est de la Bosnie  situé non loin de la frontière serbe et stratégiquement importante se déclarait avant le conflit très lié à l’unité yougoslave. 
Après départ officiel de l’Armée populaire yougoslave en mai 1992 les nationalistes serbes de Visegrad  ont envahi la municipalité. Les groupuscules paramilitaires « Aigles Blancs » ont commencé le nettoyage ethnique. La plus part de Bosniaques n’ont pas été tués immédiatement mais furent d’abord détenus  à Uzamnica, dans baraquements militaires de l’armée populaire se trouvant en banlieue de Visegrad, selon le rapport de l’ONG Trial de Genève qui agit contre l’impunité des génocides, crimes contre l’humanité, crimes de guerre, torturés et disparations. Les civiles bosniaques ont été  battus tous les jours, obligés de travailler et de servir comme bouclier humain à l’armée bosno-serbe et aux paramilitaires venus de Serbie.
 
Au jugement parisien assisteront et des membres de l’association « Femmes victimes de guerre ».
 
Djana Mujadzic
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