Mercredi, Barack Obama et Raul Castro ont déclaré, dans un double discours simultané, leur volonté d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations américano-cubaines. Retour sur un conflit suranné.
[image:1, l]
En 1959, au moment de la révolution cubaine, les relations entre les États-Unis et Cuba étaient neutres. Mais ces relations se sont dégradées l’année suivante. En cause ? L’expropriation des compagnies américaines par Cuba, notamment.
À l’origine : la prise de pouvoir de Castro
Arrivés au pouvoir, les révolutionnaires castristes engagent une politique communiste et se rapprochent de l’URSS. Cette dernière est alors en pleine guerre froide avec les États-Unis. Ce rapprochement déplaît d’ailleurs tout particulièrement à Washington. En 1960, les Etats-Unis instaurent un blocus de l’île. Tous les échanges commerciaux prennent fin.
Quelques mois plus tard, l’administration d’Eisenhower rompt ses relations diplomatiques avec Cuba. Nous sommes alors en janvier 1961.
Le débarquement de la baie des Cochons
En avril 1961, une tentative d’invasion militaire de Cuba, orchestrée par des exilés cubains, et soutenue par les États-Unis, a lieu dans la baie des Cochons.
A RETROUVER AUSSI >> Washington veut lever l’embargo sur Cuba avant 2017
Planifiée sous Eisenhower, l’opération est lancée au tout début du mandat de John F. Kennedy. Le 17 avril 1961, quelque 1 400 exilés cubains partent dans l’idée de renverser le nouveau gouvernement de Fidel Castro. Ils ont été entraînés aux USA par la CIA. L’opération est un complet échec.
53 ans d’embargo
Le 7 février 1962 est mis en place l’embargo américain sur l’île. En octobre de la même année, la tension atteint son apogée avec la crise des missiles. Des missiles nucléaires soviétiques sont pointés sur les États-Unis, depuis l’île de Cuba. Le monde échappe de justesse à une guerre nucléaire.
L’embargo n’a pas été levé depuis près de 53 ans. En 1998, le président Bill Clinton déclare cependant que Cuba n’était plus une menace pour les États-Unis et assouplit l’embargo.
Depuis 2001, la plupart des importations agroalimentaires à Cuba proviennent des États-Unis. L’échange de médicaments est lui-aussi autorisé entre les deux pays.
Néanmoins, après avoir légalisé le dollar comme toutes les autres monnaies étrangères en 1993, ce dernier a de nouveau été interdit en 2004.
En 2006, les États-Unis étaient pourtant le troisième fournisseur de Cuba.
Ce 17 décembre 2014 marque quoi qu’il en soit un tournant historique, avec le double discours simultané des deux chefs d’État exprimant leur volonté « d’ouvrir un nouveau chapitre ».