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Sébastien Chenu, ancien secrétaire national de l’UMP et fondateur de l’association GayLib s’apprête à rejoindre le Rassemblement Bleu Marine du Front national. Au sein du FN, il aurait dû devenir délégué national, responsable de la culture auprès de Marine Le Pen pour plancher sur un « véritable projet culturel » en vue de préparer le programme présidentiel de 2017. Mais selon les informations de Valeurs Actuelles, au terme d’un bureau politique agité, Marine Le Pen aurait renoncé à nommé ce projet.
Une UMP trop conservatrice
« L’UMP est devenu le parti de tous les conservatismes qui ne parle plus de la France », a expliqué Sébastien Chenu. « Je ne rejoins pas le Front national qui n’est pas mon histoire mais Marine Le Pen qui est aujourd’hui la seule à proposer une offre politique alternative aux Français », a-t-il ajouté.
« Si pour monsieur Chenu il s’agit bien évidemment d’opportunisme à visée électorale, il est également clair qu’il s’agit pour Marine Le Pen et le RBM d’une pure politique de casting destinée à donner le sentiment que le Front National a changé », a lancé l’actuelle présidente de GayLib, Catherine Michaud. Et elle n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil l’arrivé du jeune homme au sein du FN.
Des positions ouvertement pro mariage pour tous
Pendant la campagne présidentielle de 2012, Sébastien Chenu avait signé une tribune dans L’Express dans laquelle il demandait à Nicolas Sarkozy d’inscrire le mariage ouvert aux couples de même sexe dans son programme : « L’actualité récente, les clins d’œil appuyés du Front national vers l’électorat gay et les promesses électoralistes du candidat socialiste l’imposent », pouvait-on lire.
Et le 7 octobre dernier dans Les Echos, il dénonçait violemment l’attitude de l’UMP dans le débat sur le mariage pour tous : « Caricaturale et disqualifiée sur ces sujets, l’UMP paye aujourd’hui le prix de ses préconisations parfois outrancières sur ces sujets de société : la parole homophobe longtemps tolérée du député Vanneste, les attaques haineuses du député Dhuicq sur l’autorité parentale, le relativisme de l’esclavagisme occidental du député UMP Mariani ».
Des militants inquiets
Ces positions n’ont pas manqué d’inquiéter certains militants FN qui l’ont fait savoir immédiatement à la direction du parti, menaçant même Marine Le Pen de quitter le Front national si elle n’éclaircissait pas cette situation. Ce vendredi, le vice-président du FN, Louis Aliot, a tenu à réaffirmer que l’abrogation de la loi Taubira était toujours à l’ordre du jour : « Nous la revendiquons et nous l’assumerons une fois que nous aurons repris les affaires en main ! Si réellement c’est un problème de conscience pour lui, c’est à lui d’en tenir compte. Mais il est venu sur des positions très claires qui est la défense du modèle français face à l’Europe mondialiste de Bruxelles. »
Et d’ajouter sans équivoque : « C’est évident qu’il y a une ligne et il faudra qu’il tienne la ligne quand même un peu ! J’espère qu’il n’est pas venu pour défendre cette ligne là [la défense du mariage gay, ndlr] parce que à ce moment, c’est très clair, elle est incompatible avec le Rassemblement bleu marine. »
Marine Le Pen sous l’influence de Florian Philippot
Mais au delà de cette nomination, c’est l’influence de Florian Philippot sur Marine Le Pen que les militants craignent. « Je suis extrêmement étonné, pour ne pas dire stupéfait », a estimé Bruno Gollnisch alors que Florian Philippot se félicitait de cette nouvelle : « Des rencontres ont eu lieu avec Marine Le Pen, Steeve Briois et moi-même après les européennes. On a découvert un vrai patriote qui a compris que l’UMP et le PS, c’est pareil et que ces deux partis ont abandonné la France. »
A l’occasion du XVe congrès du parti qui se déroulait fin novembre à Lyon, les militants ont clairement plébiscité Marion Maréchal Le Pen lors du vote au comité central, le parlement interne du parti, Florian Philippot n’arrivant qu’en quatrième position. Marine Le Pen aurait-elle été contrainte de céder face à la pression de ses bases militantes ?