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L’aile gauche du PS prête à en découdre sur la Loi Macron

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L’aile gauche du Parti socialiste emmenée par Martine Aubry a confirmé ce mercredi sa volonté d’en découdre avec le gouvernement sur la loi Macron, y voyant un combat emblématique des différences idéologiques qui opposent les « deux gauches ».

Sortie cet été du silence médiatique qu’elle s’était imposé depuis l’élection de François Hollande en 2012, l’ancienne patronne du PS a pris la tête de la contestation à l’extension du travail du dimanche.

Dans une tribune publiée par Le Monde, Martine Aubry dit être « fermement opposée au passage de cinq à douze dimanches ouverts par an ». Ce concept est proposé, sur autorisation du maire, par le projet de loi du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.

Une « régression pour notre société »

« Je combattrai cette régression pour notre société au niveau national comme dans ma ville », ajoute l’ancienne ministre du Travail, qualifiant l’examen du texte au Parlement de « moment de vérité ».

La maire de Lille fait cependant une exception pour les futures zones touristiques internationales. Selon elle, ces zones « méritent une approche particulière, car elles peuvent apporter du pouvoir d’achat supplémentaire et donc créer des emplois ».

Selon Martine Aubry, la question est de savoir si l’on veut faire de la consommation « l’alpha et l’oméga de notre société » alors même que « les arguments économiques de ceux qui sont favorables à une plus grande libéralisation du travail le dimanche ne résistent pas à l’analyse ».

Au-delà des députés frondeurs

Au Parti socialiste, la contestation déborde du cadre de la trentaine de députés « frondeurs » qui s’abstiennent régulièrement de soutenir le gouvernement.

Cette fois, des élus socialistes font savoir qu’ils voteront contre le projet de loi s’il reste en l’état, une perspective qui, selon eux, rend son approbation incertaine sans l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, qui permet au gouvernement de passer en force.

« Ça ne passe pas », assure le député frondeur Jean-Marc Germain, qui rappelle que les votes du budget n’ont été acquis qu’avec une marge de 20 voix. « On transforme nos quarante voix d’abstention en votes contre et comme il n’y a que vingt voix d’écart entre les « pour » et les « contre », ça ne passe pas. »

Des contestataires « pas majoritaires »

Des voix au Parti socialiste tiennent à relativiser les oppositions sur ce texte.

« On avait des débats qui étaient bien plus violents au moment du projet de loi de financement de la sécurité sociale », rappelle Juliette Méadel, porte-parole du Parti socialiste, selon qui l’utilisation du 49.3 ne sera pas nécessaire.

« Il y a des gens qui ne sont pas d’accord, ils ne sont pas majoritaires et il se trouve que sur ce texte, le gouvernement est dans une attitude de dialogue, donc je n’y crois pas », a-t-elle expliqué. 

Emmanuel Macron s’était livré mardi à un travail délicat d’explication de son projet de loi auprès des députés socialistes.

Source Reuters

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