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Les femmes en danger dans l’armée française ?

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Après la publication du livre «  La Guerre invisible » de Leila Minano et Julia Pascual sur les violences subies par les femmes dans l’armée française, ces révélations avaient provoqué une véritable prise de conscience au sein du gouvernement et la mise en place de nombreuses mesures. Créée en avril dernier, la cellule Themis recense déjà 66 cas de violences sexuelles. Elle a été créée pour écouter les victimes de violences sexuelles dans l’armée et les accompagner dans leurs démarches juridiques. 

Son contrôleur général, Bernard Ducateau a fait le point sur ce dispositif. « La cellule d’écoute a été contactée au total 192 fois mais les deux tiers des appels concernaient des problèmes de harcèlement moral au travail », a-t-il déclaré.

Les 66 affaires retenues concernent des violences ou des discriminations sexuelles ainsi que des cas de harcèlements.

La reconnaissance du statut de victime

53 dossiers sur les 66 pris en charge concernent des faits antérieurs à la création de Thémis le 15 avril. « Soit les victimes n’osaient pas parler sur des faits qui remontent parfois à plusieurs années. Soit ce sont des dossiers qui étaient connus de l’administration mais ont été mal traités. On est plutôt alors dans une sorte d’aide à reconnaître le statut de victime », explique son responsable.

En octobre dernier, Envoyé Spécial avait diffusé un reportage dans lequel on suivait destin de trois femmes qui ont été les victimes de ces actes. Obligées de se créer une armure dans un cadre misogyne, elles ont subi des violences verbales, des mains baladeuses ou même un viol. Par peur des représailles, l’une n’a pas osé parler, surtout quand il s’agissait d’accuser son supérieur direct. L’autre s’est sentie abandonnée par la hiérarchie lorsqu’elle a eu le courage de désigner son agresseur. Mais elle n’a obtenu pour seule réponse que le silence de sa hiérarchie. La dernière a choisi de quitter sa base navale au bout de deux ans, et témoigne à visage découvert. 

 

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