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Les médecins libéraux envisagent de nouvelles actions contre la loi

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Les médecins généralistes pourraient notamment reconduire leur mouvement de grève. (Crédit : journalistanbul / Shutterstock.com)

Les médecins libéraux se préparent à une guérilla de longue haleine contre le projet de loi sur la santé de Marisol Touraine.

La ministre souhaite notamment généraliser le système du tiers payant. Les libéraux s’opposent aussi au blocage des tarifs fixés par la Sécurité sociale.

Le mouvement de fermeture des cabinets de généralistes, lancé la veille de Noël, est censé s’arrêter mercredi, sauf pour les adhérents de MG France.

Le syndicat appelle à une nouvelle journée de fermeture le 6 janvier.

Un mouvement massivement suivi, selon les syndicats

Mais les syndicats de médecins libéraux, qui assurent que leur mouvement est massivement suivi, envisagent d’engager dès le début de la semaine prochaine d’autres modes d’action.

Certains évoquent ainsi la grève de la télétransmission des feuilles de soin.

« Nous allons noyer l’administration sous la paperasse jusqu’à ce que le gouvernement nous écoute », a averti le président de la Fédération des Médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon.

Son homologue de l’Unof-Csmf, Luc Duquesnel, évoque aussi d’autres modalités de grève administrative et des manifestations régionales et nationales.

Pour lui, le mouvement est parti pour durer « plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».

Un mouvement « de longue durée »

MG France n’avait pas encore décidé mardi en milieu de journée de se joindre ou non à une grève des télétransmissions, conscient de ce qu’elle pouvait pénaliser les patients.

« Nous tenons à ce que le mouvement des généralistes reste soutenu par la population », explique son président, Claude Leicher

Il souligne que MG France a néanmoins « prévu de continuer à faire pression sur le gouvernement toute l’année 2015 ». « Nous allons vers un mouvement de longue durée et probablement un durcissement », ajoute-t-il.

Les généralistes contre le tiers payant généralisé

Les généralistes libéraux demandent le retrait du projet de tiers payant généralisé obligatoire.

Cette mesure dispenserait tous les patients de régler directement les frais médicaux pris en charge par la Sécurité sociale et une éventuelle assurance complémentaire.

Ils exigent aussi que le prix de la consultation des généralistes conventionnés strictement soumis aux tarifs de la Sécurité sociale soit aligné sur celui de leurs homologues spécialistes et porté à 25 euros au lieu de 23.

« S’il faut que des garanties soient inscrites dans la loi, je les inscrirai »

Dans un courrier adressé le 26 décembre aux dirigeants de leurs syndicats, la ministre de la Santé s’engage à répondre aux inquiétudes exprimées « sur certaines mesures ».

« Je dis aux médecins, « travaillons ensemble sur les modalités de mise en oeuvre du tiers payant » », a répété Marisol Touraine mardi sur Europe 1.

« Un groupe de travail et de concertation va se mettre en place pour garantir un mode de traitement rapide, simple, et fiable (…) Et s’il faut que des garanties soient inscrites dans la loi, je les inscrirai. »

« Mais je pense aussi aux patients. Ils sont en droit d’attendre que notre système de santé évolue pour répondre à leurs besoins », a ajouté la ministre.

« Une ministre démagogique et dogmatique »

« On ne peut pas continuer à discuter avec une ministre démagogique et dogmatique », renchérit Jean-Paul Hamon. « Elle ignore complètement les propositions que nous lui avons faites. »

Les généralistes ont été rejoints par l’association SOS Médecins et par les spécialistes des équipes opératoires, fédérés dans Le Bloc et l’union syndicale AAL-Syngof-Ucdf.

Ces derniers dénoncent un « dogmatisme anti-secteur privé » et appellent leurs adhérents à suspendre leurs activités à partir de lundi pour une durée indéterminée.

Seule la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) a fait état mardi d’avancées dans ses discussions avec le ministère de la Santé et annoncé la levée de son appel à la grève.

Source Reuters

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