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L’UMP voulue par Nicolas Sarkozy parviendra-t-elle à rester unie ?

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Le président de l’UMP, Nicolas Sarkozy – shutterstock.com

Faire table rase des querelles du passé, c’est ainsi que Nicolas Sarkozy envisage de travailler. L’opposition n’a pas réussi à se faire entendre depuis sa défaite en 2012 ? C’est qu’elle n’a pas réussi à s’unir derrière un chef. Nouveau président de l’UMP, Nicolas Sarkozy prend donc des mesures pour fédérer autour de lui un plus grand nombre : il choisit de régler lui-même l’amende de 363 615 euros, qui lui a été infligée pour dépassement de frais de campagne, il charge Thierry Solère qui a battu, aux législatives de juin 2012, son ami Claude Guéant, d’organiser les primaires au sein de l’UMP et demande à Dominique de Villepin de le rejoindre.

Mais cette stratégie de rassemblement, ou plutôt d’étouffement des rancœurs passées, sera-t-elle efficace ou ne fait-elle que reporter à plus tard de nouveaux affrontements ?

Préserver les équilibres internes

Entre Nathalie Kosciusko-Morizet, nommée vice-présidente, et Laurent Wauquiez confirmé comme secrétaire général, l’ancien chef de l’Etat tente de préserver les équilibres internes. Si Nathalie Kosciusko-Morizet a obtenu la garantie d’une « totale liberté de parole sur tous les sujets », selon son entourage, il ne faudra pas attendre longtemps avant que les deux dirigeants affichent leurs désaccords qui sont nombreux. Que ce soit sur des sujets comme les gaz de schiste ou l’abrogation du mariage pour tous, elle avait déjà, pendant la campagne à la présidence, marqué sa différence avec Nicolas Sarkozy. Qu’en sera-t-il avec Laurent Wauquiez ?

« Ils vont se bagarrer comme des chiffonniers, si NKM pense, avec ses fonctions, cantonner Laurent Wauquiez au ménage, elle se trompe », estime un cadre de l’UMP, dans les colonnes des Echos. Et ils sont de plus en plus nombreux à penser, au sein du parti, que ce grand écart idéologique qui séparent ces deux cadres de l’UMP n’aura pas pour conséquence l’unité voulue par Nicolas Sarkozy mais bien de nouvelles querelles.

NKM ne voulait pas non plus de Peltier

Et ce n’est pas la seule personne avec qui NKM va avoir du mal à cohabiter. Selon le Canard Enchaîné, de ce mercredi 10 décembre, Nathalie Kosciusko-Morizet et Nicolas Sarkozy auraient eu un échange très vif au sujet de Guillaume Peltier, chef de file de la Droite forte, courant majoritaire au sein du parti. « Bon, puisqu’on est là, il faut qu’on discute ! Qu’est-ce qu’on peut donner à Guillaume Peltier ? » aurait demandé l’ancien chef de l’Etat à NKM qui lui aurait répondu : « Mais, Nicolas, nous avons discuté ensemble pendant 72 heures et nous avons passé un accord : Peltier ne fera pas partie du dispositif. » Et Sarkozy de rétorquer : « Tu commences à m’emmerder ! »

Le président de l’UMP aurait accepté de repousser le cas Peltier à janvier, mais la victoire de NKM serait bien éphémère, selon des informations du Figaro. Ce ne serait qu’une question de temps avant que lui et son acolyte Geoffroy Didier intègrent l’organigramme de l’UMP.

Un organigramme très hétéroclite

Luc Chatel, jusqu’ici secrétaire général de l’UMP devient conseiller politique, de même que Brice Hortefeux. Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, soutien de Nicolas Sarkozy pour l’UMP et de François Fillon pour la primaire, sera chargé des fédérations, Gérald Darmanin, député-maire de Tourcoing, porte-parole de Sarkozy pendant la campagne UMP et soutien de Xavier Bertrand à la primaire, s’occupera des élections. La sénatrice des Yvelines Sophie Primas, qui avait soutenu Fillon à la présidence de l’UMP en 2012, sera chargée des adhésions. Les deux porte-parole sont Isabelle Le Callenec, députée d’Ille-et-Vilaine et soutien de François Fillon, et Sébastien Huyghe, député du Nord et soutien de Jean-François Copé.

Pas besoin donc d’être devin pour envisager qu’un tel rassemblement ne tiendra pas tel quel jusqu’à 2017 sans un minimum de querelles, voire un véritable divorce au sein des forces qui le compose.

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