Le Premier ministre Manuel Valls était l’invité de Laurent Delahousse sur le plateau du 20 heures de France 2, dimanche 7 décembre. Son intervention télévisée a été vivement critiquée par l’opposition.
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L’intervention télévisée de Manuel Valls sur le plateau du 20h de France 2, dimanche 7 décembre, n’a pas convaincu l’opposition politique, qui n’a pas manqué de réagir, ce lundi.
Rachida Dati a qualifié la prestation du Premier ministre de « pathétique », lors d’une interview sur iTele, lundi matin. « Aujourd’hui, il n’a pas peur pour la France, il n’a pas peur pour les Français, il a peur pour sa place », a accusé l’ancienne ministre UMP.
Un Manuel Valls « pathétique », juge Rachida Dati par 6MEDIAS
« J’ai trouvé que Manuel Valls s’était Hollandisé »
Nathalie Kosciusko-Morizet a comparé le Premier ministre au Président de la République. « J’ai trouvé que Manuel Valls s’était Hollandisé », a déploré la nouvelle vice-présidente de l’UMP lors d’une interview sur Europe 1 lundi matin. « C’est dommage, c’est une inversion parce que, quand il avait été nommé, tout le monde avait dit, ça va mettre un peu de dynamisme et cela va contaminer François Hollande. C’est le contraire qui s’est passé. »
Au même moment sur RTL, Xavier Bertrand a repris un argument identique : « François Hollande a déteint sur lui. Nous avons aujourd’hui deux François Hollande à la tête de l’État, on n’en avait vraiment pas besoin », a raillé l’ancien ministre UMP du Travail.
Dans un communiqué, le parti d’opposition déplore une intervention télévisée où n’ont été présentées « aucune initiative nouvelle, aucune proposition concrète et malheureusement aucune perspective de redressement, contrairement à ce qui se passe chez un certain nombre de nos partenaires européens, contribuant à démontrer qu’une politique différente autoriserait de véritables résultats. »
« Manuel Valls se prend déjà pour le président de la République »
Pour Marine Le Pen, « Valls se prend déjà pour le président. » La numéro 1 du Front national a dénoncé la prise de position du Premier ministre concernant la proportionnelle. Lors de son intervention télévisée, Manuel Valls avait déclaré ne pas souhaiter une proportionnelle intégrale, car « cela ferait rentrer 150 ou 180 députés du Front national à l’Assemblée nationale » et que « cela rendrait le pays totalement ingouvernable. »
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« J’ai été extrêmement frappée par l’intervention de Manuel Valls qui se prend déjà pour le président de la République », a réagi Marine Le Pen, lors d’une conférence de presse au siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine). « Evoquer la proportionnelle, je ne crois pas que ce soit de la responsabilité du Premier ministre », a-t-elle ajouté, avant de conclure : « J’ai l’impression que Manuel Valls prend là encore la grosse tête. »
Le centriste Philippe Vigier, président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, a dénoncé sur Twitter un « manque de souffle. »
Manque de souffle, aucune annonce. Manuel Valls se renie notamment sur le temps de travail. Rien de neuf pour l’avenir du pays. #france2tv
— Philippe Vigier (@VigierPhilippe) 7 Décembre 2014
Une année 2015 qui s’annonce compliquée
Dimanche 7 décembre, Manuel Valls a été interrogé pendant plus de trente minutes par Laurent Delahousse sur le plateau du 20 heures de France 2. Un format long et inhabituel pour un Premier ministre mais qui semble se justifier après 250 jours à Matignon et une année 2015 qui s’annonce compliquée.
Ce 6e JT, depuis qu’il a pris les rênes de la majorité en avril 2014, était l’occasion pour Manuel Valls de faire le bilan sur ses derniers mois passés à Matignon et de dresser les grands caps de l’avenir. « Je ne suis pas un déserteur », a-t-il commencé. Une manière claire de démentir toute rumeur concernant son départ de Matignon.