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Pakistan : témoignages poignants des victimes

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La  matinée avait débuté comme toutes les autres, dans les salles de cours de l’école publique militaire de Peshawar, lorsque six talibans ont fait irruption mardi 16 décembre, massacrant des dizaines d’élèves.

Shahrukh Khan, 15 ans

Shahrukh Khan a été blessé par balles. Touché aux deux jambes, il a survécu à l’attaque en se cachant sous un banc, avant d’être transporté à l’hôpital Lady Reading de Peshawar. « L’une de mes enseignantes pleurait. Elle avait reçu une balle dans la main et criait de douleur », raconte-t-il de son lit d’hôpital.

« Un terroriste s’est ensuite dirigé vers elle et lui a tiré dessus jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus aucun bruit. Tout autour de moi, mes amis étaient étendus à terre, blessés ou morts ».

Des corps brûlés, difficiles à identifier

Les couloirs de l’hôpital militaire de Peshawar – Combined Military Hospital – débordent de corps d’étudiants en uniforme vert et jaune enveloppés dans des housses mortuaires blanches, témoigne un correspondant de Reuters.

Un parent d’une victime est désemparé lorsqu’on lui remet par erreur le corps d’un inconnu, car le visage de nombreux enfants a été brûlé par l’explosion des bombes.

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Khalid Khan, 13 ans

Khalid Khan se trouvait avec ses camarades de classe dans le hall principal pour suivre un cours de premiers secours lorsque deux hommes armés et rasés de près, portant des vêtements blancs et des vestes noires, ont fait irruption.

« Ils ont ouvert le feu sur les élèves et sont sortis. Le médecin militaire et les soldats ont réussi à s’échapper et nous avons bloqué les portes de l’intérieur », explique-t-il à Reuters. « Mais ils sont revenus peu de temps après, ont brisé les portes, sont entrés et se sont mis à tirer de nouveau ».

« Ils vont revenir me tuer »

Nombre des quelque 150 étudiants présents dans le hall ont tenté de se mettre à l’abri sous leurs bureaux mais ont été tout de même touchés, ajoute-t-il. « Ils ont tué la plupart de mes camarades de classe et ensuite je n’ai pas compris ce qui se passait lorsque l’on me transportait à l’hôpital ».

D’autres témoins racontent que les agresseurs se parlaient selon eux en arabe ou en farsi. Ces témoignages vienent soutenir la thèse comme quoi les talibans comptent dans leurs rangs des centaines de combattants étrangers.

Jalal Ahmed, 15 ans

Un autre étudiant soigné dans l’un des hôpitaux et âgé de 15 ans, Jalal Ahmed, s’exprime avec difficulté, secoué par des sanglots.

« Je suis étudiant en biochimie et j’assistais à un cours dans le hall principal. Le hall compte cinq portes. Après un petit moment, nous avons entendu quelqu’un frapper les portes de derrière. Nous avons entendu des coups de feu mais notre professeur nous a dit de rester silencieux et nous a calmés. C’est alors que les hommes, lourdement armés, sont entrés ».

Le traumatisme

Le jeune homme s’effondre, en pleurs. « Il ne cesse de crier : ’emmenez-moi à la maison, emmenez-moi à la maison, ils vont revenir et me tuer’ », dit son père, Mushtaq Ahmed, debout près du lit d’hôpital de son fils.

Un enfant de neuf ans, ne souhaitant pas être nommé par peur de représailles, raconte lui comment son enseignant a réussi à le faire sortir de l’école. « Le professeur nous a demandé de réciter le Coran, à voix basse », explique-t-il. « Lorsque nous sommes sortis par la porte de derrière, il y avait une foule de parents en pleurs. Lorsque j’ai vu mon père, il pleurait lui aussi ».

Source Reuters

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