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Reconnaissance de l’Etat palestinien: passage obligé vers une paix durable?

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Drapeau palestinien – shutterstock.com

Les Palestiniens demandent la reconnaissance d’un Etat palestinien depuis 1948. Sans succès. C’est pourquoi, dans leur résolution proposée aux députés, le groupe socialiste a « invité le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, et fondé sur une reconnaissance mutuelle ». Mais la reconnaissance de l’Etat palestinien suffira-t-elle à elle seule à établir une paix durable au Moyen-Orient ? Jusqu’alors c’est la paix qui était pensée comme préalable à la reconnaissance de la Palestine.

Une résolution à portée uniquement symbolique

En France, comme le rappelle Laurent Fabius, « la reconnaissance d’un Etat est une prérogative de l’exécutif ». Cette résolution n’a donc qu’une portée symbolique. « Ce n’est pas le Parlement qui reconnaît un Etat », explique ainsi Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée, pour tenter d’expliquer pourquoi il ne souhaite pas voter cette résolution. Un élément de langage repris par : « Je n’aime pas ces résolutions qui n’ont aucun impact, qui ne changent rien. Pour moi, c’est le président de la République qui définit la politique étrangère de la France ».

Mais pour la députée PS de Seine-Saint-Denis, Elisabeth Guigou, qui porte ce texte et la gauche en général, ce vote même symbolique est très important. « Ce conflit a trop duré, ça fait maintenant 50 ans. Il ne faut pas laisser le terrain aux extrêmes et au terrorisme, nous ne voulons plus de cet immobilisme mortifère, il faut reprendre le processus de négociation et pour aboutir, pas pour une nouvelle fois caler à la dernière minute », a défendu la présidente de la commission des Affaires étrangères.

Ces pays qui reconnaissent l’Etat palestinien

Selon l’Autorité palestinienne, 135 pays ont aujourd’hui reconnu cet Etat. La plupart d’entre eux ont effectué cette démarche à la suite de la proclamation, par le Conseil national palestinien, de l’Etat de Palestine, le 15 novembre 1988. La quasi-totalité des pays arabes et africains, les pays membres du bloc soviétique et des « non-alignés » comme la Russie, le Vietnam ou encore l’Indonésie reconnaissant la Palestine.

En Europe, la Suède et le Royaume-Uni semblent avoir lancé un mouvement en Europe. Fin octobre, les Suédois ont été les premiers en Europe a reconnaître l’Etat de Palestine. Auparavant, le 13 octobre, le Parlement britannique avait également adopté une motion plaidant pour la reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat.

Vers une paix durable ?

« Pourquoi oui ? Et pourquoi maintenant ? Parce que cette résolution est avant tout un geste de paix et d’amitié, un appel pour que le peuple israélien et le peuple palestinien puissent vivre tous les deux en paix et en sécurité », a défendu l’ancienne ministre PS Valérie Fourneyron dans une tribune sur son blog. « La solution à deux États reste la plus grande chance d’une paix durable dans cette région du monde déchirée. Elle appelle à la reprise des négociations, sans naïveté mais avec l’espoir que le dialogue puisse être restauré. Elle dit aussi que cette reconnaissance doit être mutuelle et simultanée, c’est-à-dire qu’elle n’a de sens que si l’État palestinien reconnaît également Israël. »

« La solution à deux Etat n’est pas la solution optimale, mais c’est la plus réaliste. Elle permettrait la coexistence pacifique et, peu à peu, la réconciliation de nos deux peuples, comme l’Allemagne et la France ont su y parvenir », a expliqué le député palestinien Mustafa Barghouti, de passage à Paris, à L’Express.

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