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Serge Lazarevic : des prisonniers d’Aqmi ont-ils été libérés en échange ?

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Lazarevic aurait été échangé contre deux prisonniers d’Al-Qaida au Maghreb islamique – shutterstock.com

Cette question revient à chaque libération d’otage français : a-t-on payé une rançon ou échangé l’otage contre des prisonniers proches de mouvements terroristes ? Et la libération de Serge Lazarevic ne fait pas exception. Car Si les circonstances exactes de sa libération restent encore inconnues, certains parlent d’une négociation menée entre la France et le groupe terroriste Aqmi.

Il y a bien eu échange selon les médias maliens

Selon le site malien Sahelien.com, Lazarevic aurait été échangé contre deux prisonniers d’Al-Qaida au Maghreb islamique : « Le 6 décembre, deux détenus d’Aqmi étaient transférés discrètement de Bamako vers le Niger voisin », peut-on lire sur le site d’information. « Là, un négociateur d’otages les attend pour faire l’échange contre Serge Lazarevic dans un endroit jusque-là tenu secret. »

Et d’ajouter : « Ironie du sort, les deux prisonniers ont été arrêtés en 2011, l’un à Gao (Mohamed Ali Ag Wadossène) et l’autre à Bamako (Haiba Ag Acherif), car impliqués dans le rapt de Philipe Verdon et Serge Lazerevic le 24 novembre 2011 à Hombori dans le centre du Mali. » Aqmi réclamait 20 millions d’euros pour la libération de Serge Lazarevic, selon Mali Actu.

Information relayée par certains médias français

Cette information a été reprise par certains journalistes français à l’instar de Dominique Derda de France 2 et David Thompson, journaliste à RFI et spécialiste des questions djihadistes. « Serge Lazarevic aurait été échangé contre deux responsables d’Aqmi », a affirmé le premier. Le second affirme, de son côté, que les deux responsables sont « des Touaregs d’Aqmi, les mêmes qui avaient organisé son enlèvement et celui de Verlon en 2011 à Hombori. »

« On parle de deux hommes – Mohamed Ali Ag Wadossene et Heiba Ag Acherif – qui ont quitté la prison centrale de Bamako hier et ont rejoint le Niger. C’était probablement la dernière condition posée par les ravisseurs », a expliqué Matthieu Mabin, spécialiste de la région sur l’antenne de France 24, reprenant à son comte les informations des médias maliens. « Il semblerait également que ces deux hommes aient eu un rôle dans l’enlèvement même de Serge Lazarevic. C’est l’échange de l’otage contre les ravisseurs », a-t-il ajouté.

Le gouvernement ne dément pas la rumeur

Interrogé mercredi 10 décembre sur cette rumeur, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s’est montré évasif : « Il y a eu une négociation, voilà c’est ce qu’il faut dire ». Une négociation « menée par la France, menée par les pays qui, avec la France, agissent dans toute cette région pour lutter contre le terrorisme, les relais… » Cette méthode a « fonctionné à plusieurs reprises pour libérer les otages », a-t-il ajouté. Mais y a-t-il eu échange avec des prisonniers d’Aqmi ? « J’ai entendu ça, je ne sais pas », a répondu le ministre. « Je ne m’aventurerai pas sur des commentaires sur des choses que je ne connais pas ». « Dans cette libération comme dans d’autres, il y a à la fois des négociations, des relais diplomatiques » et « la discrétion ». Pas de démenti donc.

Pour Marine Le Pen, cette méthode défendue par le gouvernement français est contestable : « En versant des rançons, nous faisons monter le prix des otages français », a estimé, sur RMC et BFMTV, la présidente du FN qui considère qu’il s’agit là d’un « vecteur de financement du terrorisme ».

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