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Urgence humanitaire : 3500 migrants morts dans la Méditerranée en 1 an

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3 419 sont à déplorer en Méditerranée depuis janvier – shutterstock.com

Selon les estimations des autorités côtières, au moins 207 000 personnes auraient traversé la Méditerranée pour rejoindre les côtes italiennes, depuis janvier.

Un afflux de population qui pousserait certains gouvernements à se focaliser davantage sur le maintien des étrangers hors de leurs frontières plutôt que sur le respect de l’asile. « C’est une erreur, et précisément la mauvaise réaction à avoir dans une période où un nombre record de personnes fuient la guerre », a affirmé le Haut Commissaire pour les réfugiés, António Guterres. « Tous les pays ont des préoccupations de sécurité et de gestion de l’immigration, mais les politiques doivent être conçues de manière à ne pas conduire à ce que les vies humaines deviennent des dommages collatéraux ».

Contexte international préoccupant

Cet afflux de population a atteint des records encore cette année car l’Europe est confrontée à de nombreux conflits au sud (Libye), à l’est (Ukraine) et au sud-est (Syrie/Iraq). Parmi ces populations 50% viendraient de la Syrie et l’Erythrée. Dans le monde entier, le HCR a été informé de 4 272 décès cette année. Parmi ces morts, quelque 3 419 ont eu lieu en Méditerranée, ce qui rend cet itinéraire le plus meurtrier de tous.

Pour António Guterres, il est grand temps que les gouvernements s’attaquent aux vraies causes de ce drame plutôt que de tenter de dissuader les migrants de venir dans leurs pays : « Vous ne pouvez pas utiliser des moyens de dissuasion pour empêcher une personne de fuir pour sauver sa vie, sauf en augmentant les dangers », a-t-il estimé. « Il faut s’attaquer aux vraies causes profondes, c’est-à-dire examiner les raisons pour lesquelles les personnes fuient, ce qui les empêche de chercher asile par des moyens plus sûrs, et ce qui peut être fait pour sévir contre les réseaux criminels qui prospèrent dans ce contexte, tout en protégeant les victimes. Cela signifie également disposer de systèmes adéquats pour gérer les arrivées et distinguer les vrais réfugiés de ceux qui ne le sont pas ».

Un appel déjà lancé par le pape François

Le 25 novembre dernier, dans un discours devant le Parlement européen, lors de sa visite à Strasbourg, le pape François exhortait l’Union européenne à offrir « aide et accueil » aux migrants clandestins qui affluent à ses frontières, estimant que la mer Méditerranée ne devait pas devenir « un grand cimetière ». « Le moment est venu d’abandonner l’idée d’une Europe effrayée et repliée sur elle-même », qui soit « un précieux point de référence pour toute l’humanité », a-t-il encore estimé. « On ne peut tolérer que la Méditerranéenne devienne un grand cimetière ! Dans les barques qui arrivent quotidiennement sur les côtes européennes, il y a des hommes et des femmes qui ont besoin d’accueil et d’aide ».

Selon lui, l’Europe doit mettre en œuvre « des législations qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ».

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