Le scrutin à enjeux oppose le président sortant, soutenu par les islamistes d’Ennahda, à l’ex-Premier ministre favori Béji Caïd Essebsi. 5,3 millions d’électeurs tunisiens sont appelés aux urnes dimanche 21 décembre, alors qu’un bureau de vote a été attaqué quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote, faisant un mort et trois blessés.
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En Tunisie, les élections présidentielles revêtent un caractère historique. Pour la première fois, les 5,3 millions d’électeurs vont pouvoir choisir librement leur président. Une situation inédite quatre ans après la chute de Zine El Abidine Ben Ali, président du pays de 1987 à 2011. L’ancien dictateur se faisait généralement réélire « avec des scores dépassant les 90 % », rappelle 20minutes.
Un mort, trois blessés
Les bureaux de vote ont ouvert comme prévu dimanche 21 décembre au matin. Quelques heures plus tôt, un homme armé avait été tué par des militaires après une tentative d’attaque, trois autres ont été arrêtés, a indiqué le ministère de la Défense. Les faits se sont produits à Kairouan, dans le centre du pays. Les forces de sécurité ont été placées en état d’alerte en Tunisie, où des islamistes ont menacé de perturber le déroulement du second tour qui parachève la transition démocratique chaotique amorcée il y a quatre ans.
Les Tunisiens aux urnes pour le second tour d… par 6MEDIAS
Courte avance pour Béji Caïd Essebsi
Le second tour oppose le président sortant Moncef Marzouki soutenu par les islamistes d’Ennahda, à l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi du parti Nida Tounes, annoncé comme favori. Après le premier tour et au terme d’une campagne sous tension, six points séparaient les deux hommes et Béji Caïd Essebsi avait terminé en tête. Son parti Nida Tounes est arrivé premier aux législatives du mois d’octobre avec 86 sièges sur 217, devant les islamistes d’Ennahdha (69 sièges).
Tensions entre les candidats
Toutefois, Moncef Marzouki accuse son adversaire de 88 ans d’incarner le retour de l’ancien régime de Ben Ali. Et pour cause : Béji Caïd Essebsi a servi sous les présidents Habib Bourguiba et Zine elAbidine Ben Ali. Le président sortant se présente alors « comme le seul garant des valeurs de la révolution face au retour de la dictature », souligne RFI.
En face, Béji Caïd Essebsi accuse son rival d’être soutenu par les islamistes après son score au premier tour de l’élection. L’ancien chef de l’État a obtenu 34 % des voix, alors qu’aux législatives son parti avait à peine recueilli 2 % des suffrages. Grand opposant à Ben Ali, Moncef Marzouki est devenu président par intérim en 2011 à la faveur d’une alliance avec les islamistes d’Ennahda. Les bureaux de vote fermeront à 17 heures.