John Kerry, secrétaire d’Etat américain, est arrivé à Paris jeudi 15 janvier au soir pour présenter les condoléances de ses concitoyens aux Français. Une visite en forme de mea culpa, pour rattraper l’absence d’Obama à la marche républicaine dimanche 11 janvier.
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John Kerry est à Paris vendredi 16 janvier (Crédit : Photoreporter/Shutterstock)
Le secrétaire d’Etat américain a entamé jeudi soir à Paris une visite destinée à présenter les condoléances de ses concitoyens, dont certains ont critiqué l’attitude jugée trop timorée de leurs autorités après les attaques qui ont fait 17 morts en France.
« Je pense que vous savez que le peuple américain vous présente ses très sincères condoléances et je sais que vous savez combien nous partageons la souffrance et l’horreur que vous avez vécue », a déclaré John Kerry au début de son entretien à l’Elysée.
François Hollande a remercié son invité en évoquant le souvenir des attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait près de 3 000 morts aux Etats-Unis.
« Vous savez ce que cela peut représenter pour un pays », a-t-il dit. « Nous devons donc ensemble trouver les réponses nécessaires et c’est le sens de notre rencontre aussi aujourd’hui, au-delà de l’amitié dont elle témoigne. »
La lutte antiterroriste au cœur de l’entretien entre Hollande et Kerry
La lutte contre le terrorisme a constitué le cœur de l’entretien entre les deux hommes qui « sont convenus de poursuivre le renforcement de la coopération bilatérale en matière de lutte anti-terroriste », a précisé l’Elysée.
Les dossiers relatifs à la situation en Ukraine, en Syrie, en Irak et en Libye ont aussi été abordés, a rapporté la présidence.
John Kerry s’est rendu sur les lieux des différentes attaques de la semaine dernière.
Il a déposé une gerbe de fleurs devant le supermarché casher de la porte de Vincennes où quatre juifs ont été tués lors d’une prise d’otages.
Accompagné de son homologue français Laurent Fabius, le chef de la diplomatie américaine a aussi visité les locaux du journal Charlie Hebdo, où une fusillade a fait 12 morts.
Quand les Etats-Unis ne répondent pas présents
Le secrétaire d’Etat américain avait auparavant déclaré que sa visite en France visait à donner une « grande accolade » à Paris après les attentats.
L’administration Obama s’est vu reprocher par les républicains de n’avoir envoyé aucune personnalité de premier plan à la grande marche de dimanche dernier à la mémoire des victimes, qui a rassemblé environ quatre millions de personnes dans tout le pays.
La Maison blanche avait reconnu par la suite que Washington aurait dû dépêcher un représentant de marque à cette marche, à laquelle ont pris part une quarantaine de chefs d’Etat ou de gouvernement et de dignitaires du monde entier.
« […] donner une grande accolade à Paris »
Prié par des journalistes, jeudi à Sofia, de dire s’il espérait que cette visite ferait pardonner l’absence de représentants américains à la marche de dimanche, le chef de la diplomatie américaine avait répondu en ces termes:
« Ma visite en France vise, avant tout, à donner une grande accolade à Paris et à témoigner de l’affection du peuple américain pour la France et pour les amis que nous avons là-bas, qui ont traversé une période terrible ».
« Et je n’éprouve aucun autre sentiment d’urgence que de perpétuer notre amitié et nos responsabilités, en tant que bons amis et plus anciens alliés de notre histoire. Voilà pourquoi j’irai là-bas ».
Le président Barack Obama s’est entretenu par téléphone avec François Hollande durant les jours où ont eu lieu les attentats. Il s’est rendu en outre à l’ambassade de France à Washington pour signer le registre de condoléances.
Après « une petite polémique », « je pense que c’était bien que (John Kerry) soit là », a déclaré Laurent Fabius.
Rencontre entre Kerry et son homologue iranien cet après-midi
John Kerry va rencontrer son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, dans l’après-midi, pour discuter du programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique iranienne.
Ils avaient déjà discuté de ce contentieux pendant plusieurs heures, mercredi à Genève.
Les pourparlers entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) doivent reprendre le 18 janvier.
L’Iran et le groupe des Six ont conclu en novembre 2013 à Genève un accord intérimaire limitant les activités d’enrichissement de l’uranium de Téhéran en échange d’un assouplissement progressif des sanctions internationales.
Source Reuters