Le procès des dix personnes accusées d’abus de faiblesse au détriment de la femme la plus riche de France a repris ce mercredi à Bordeaux, après la tentative de suicide d’un des prévenus et deux jours de bataille de procédure. Le principal bénéficiaire des largesses de Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, a déclaré mercredi « avoir été riche » grâce à ses liens avec Pierre Cardin et Yves Saint-Laurent ; bien avant de rencontrer l’héritière de L’Oréal, dont il a démenti avoir profité de la faiblesse. L’interrogatoire de personnalité du photographe, ami intime de la milliardaire, a marqué le vrai début du procès.
Instruction à charge ?
Le tribunal a décidé de joindre au fond les demandes de report formulées par certains avocats de la défense, qui jugent notamment que l’instruction s’est faite à charge.
Banier, qui a reçu des centaines de millions d’euros de Mme Bettencourt, est accusé d’abus de faiblesse, de blanchiment d’abus de faiblesse et d’escroquerie aggravée.
« C’est parce que ça lui faisait plaisir, elle me l’a dit »
Il a reconnu avoir reçu beaucoup d’argent de l’héritière de L’Oréal mais nié avoir profité de sa faiblesse. « C’est parce que ça lui faisait plaisir, elle me l’a dit », a-t-il déclaré. « Liliane ne voulait pas que je m’occupe d’argent. C’est peut-être inconséquent mais être inconséquent ce n’est pas un délit ».
« On ne parle que d’argent mais Liliane avait toute sa tête. Elle n’avait rien à voir avec ce personnage fantoche dans une affaire de succession qu’on a pu dépeindre », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’affaire Bettencourt a démarré par une plainte déposée pour abus de faiblesse en décembre 2007 par Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, contre le photographe.
Faux témoignages
Les avocats de Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, et de François-Marie Banier estiment que l’instruction ouverte à Paris pour faux témoignage contre six personnes de l’entourage de Liliane Bettencourt, dont son ancienne comptable Claire Thibout, mise en examen en novembre dernier, jettent une autre lumière sur le procès.
Claire Thibout avait dit avoir préparé des enveloppes d’argent au profit de l’ancien ministre Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L’ancien président, qui avait été mis en examen, a bénéficié d’un non-lieu.
(Source : Reuters)