Site icon La Revue Internationale

Charlie Hebdo : le faux témoignage d’un écrivain fait scandale

[image:1, l]

« Ils l’ont bien cherché » (Crédit : Lucky Business/Shutterstock)

Le témoignage de l’écrivain et dramaturge Mohamed Kacimi est-il vrai ? Telle est la question que se sont posés plusieurs médias après l’avoir relayé.

A l’origine : un post Facebook

Au lendemain de la marche républicaine organisée en hommage aux victimes des attentats survenus à Paris entre le 7 et 9 janvier, Mohamed Kacimi postait un témoignage glaçant sur son mur Facebook dans lequel il relatait sa rencontre avec des étudiants du lycée Michelet, dans le Val-de-Marne :

« Bon je vois que le théâtre ne vous passionne pas beaucoup, pouvez-vous me dire comment vous avez vécu les…. événements du journal… satirique.
Un frisson parcourt les deux classes : 
– Vous parlez de Charlie ? 
– Oui c’est ça.
– Vous l’avez vécu comment, vous monsieur ? 
– Je dois vous avouer que j’ai eu beaucoup de peine.
– Ah, s’esclaffent certains, pas nous.
– Pourquoi ? 
Ils l’ont bien cherché.
– Ils l’ont voulu.
– Ils ont eu ce qu’ils voulaient.
– On n’insulte pas les gens comme ça.
– Surtout notre Prophète, personne ne l’a vu, personne ne lui a serré la main, comment peuvent-ils le dessiner. »

L’écrivain concluait alors son récit par l’avertissement d’un des lycéens :

« Monsieur, faut que je vous dise une chose, c’est la guerre, ça va être la guerre nous les musulmans et les autres, les juifs et les chrétiens, la guerre à mort. »

Emballement médiatique

Les Echos, Le Parisien, Marianne, Arte,… le témoignage est repris à tord et à travers sans que jamais l’information ne soit vérifiée auprès d’un quelconque témoin. Néanmoins, dans son édition de vendredi, Marianne s’excuse. « Ce témoignage avait tous les gages de la véracité. Las ! Le 19 janvier, l’équipe enseignante de l’établissement s’offusqua sur Twitter de ce qu’elle qualifiait de ‘témoignage fiction’. Jamais les élèves n’auraient tenu de tels propos ».

Interrogé par l’hebdomadaire, l’écrivain déclare alors avoir « condensé dans sa chronique ce qu’il avait entendu dans plusieurs établissements, mais pas dans ce lycée-là en particulier ». Mais l’auteur se refuse a révéler le nom de ces établissements. « Au moment où l’on arrête des gamins de 8 ans, où l’on suspend de leur fonction des enseignants parce qu’ils ont refusé de participer à cette communion nationale autour de Charlie, je n’allais tout de même pas livrer le nom d’un établissement quelconque. Je sais que pour certains, la délation est une tradition nationale mais, désolé, je ne m’y adonne pas », déclare-t-il ainsi dans un message publié sur Facebook vendredi matin. 

Pour lui, il n’a « aucune maladresse à [se] reprocher ». Il a seulement « recoup[er] plusieurs témoignages de différents endroits, mais ce n’est pas grave puisque rien n’est inventé ».

(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = « //connect.facebook.net/fr_FR/all.js#xfbml=1 »; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs); }(document, ‘script’, ‘facebook-jssdk’));

Quitter la version mobile