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Charlie Hebdo : les institutions religieuses appellent à l’unité

 [image:1, l] L’imam de Drancy Hassen Chalghoumi, ému, a réagi à l’attentat commis en fin de matinée contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, à Paris et qui a fait au moins douze morts, dont au moins quatre dessinateurs du journal.

L’imam, qui s’est rendu sur les lieux du drame, a qualifié les auteurs de l’attaque de « criminels » et de « barbares ». « Ils ont vendu leur âme ».

« Ils veulent la peur, ils veulent la terreur, il faut qu’on soit tous forts », a poursuivi l’imam, qui a appelé à la fermeté des pouvoirs publics.

« Ils ont touché nos valeurs, notre liberté », a-t-il continué.

Hassen Chalghoumi a appelé à ne pas faire d’amalgame. « J’espère que les Français seront solidaires. » Il ne faut « pas faire l’amalgame entre l’islam et la minorité musulmane qui existe en Europe, comme ils l’ont fait en Allemagne ».

L’imam de Drancy rappelle qu’il avait soutenu Charlie Hebdo auparavant et qu’il leur avait écrit. « Si on n’est pas d’accord avec Charlie Hebdo, on ne répond pas (…) par le sang, par la haine »

Lorsqu’il a évoqué le dessinateur Charb, tué lors de l’attaque, l’imam s’est montré particulièrement ému et a dit penser à sa famille et à toutes les victimes de l’attentat.

Dalil Boubakeur : « C’est une déclaration de guerre fracassante »

Les réactions des institutions musulmanes se multiplient.

Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a réagi : « Nous condamnons absolument ces faits de ce genre et nous attendons des autorités les mesures les plus justes. La communauté est abasourdie par ce qui vient de se passer. C’est un pan entier de notre démocratie qui est gravement atteint […] C’est une déclaration de guerre fracassante. Les temps ont changé, nous entrons dans une nouvelle période de cette confrontation. »

Cette instance de représentation de la première communauté musulmane d’Europe (3,5 à 5 millions de fidèles) a appelé ses coreligionnaires « à faire preuve de la plus grande vigilance face aux éventuelles manipulations émanant de groupes aux visées extrémistes, quels qu’ils soient ». 

L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans, a dénoncé dans un commiqué « une effroyable attaque. (…) L’UOIF condamne de la manière la plus ferme cette attaque criminelle et ces horribles meurtres ».

Al-Azhar, la principale autorité de l’islam sunnite, a déploré une attaque « criminelle », soulignant que « l’islam dénonce toute violence »

Le Vatican condamne une « double violence »

Le pape François a condamné cette « horrible attaque ». Une telle violence, « quelque soit sa motivation, est abominable, n’est jamais justifiée. La vie et la dignité de tous doit être garantie. »

Le Vatican a condamné mercredi « la double violence » de l’attentat contre le siège du journal Charlie Hebdo, à la fois contre les personnes et contre la liberté de la presse.

Le père Ciro Benedettini, vice-directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a parlé d’une « condamnation pour l’acte de violence » qu’a constitué la fusillade, et la « condamnation pour l’atteinte à la liberté de la presse, aussi importante que la liberté religieuse »

Le quotidien du Vatican, l’Osservatore Romano, a titré en une sur une « stratégie de la barbarie ». 

« C’est dans le cadre d’une horrible représaille que semble s’insérer l’attentat », a-t-il ajouté, faisant référence au tweet publié plus tôt dans la journée par Charlie Hebdo, représentant une caricature d’Abou Bakr al-Baghdadi, leader de l’Etat islamique.

« Nous voulons ensemble condamner la terreur », a déclaré le père catholique Christophe Roucou, directeur du service national des relations avec l’Islam, en visite au Vatican ce mercredi matin.

Il a demandé aux Français de ne pas baisser les bras devant « les pièges du terrorisme »

Pour le grand rabbin de France, « c‘est le temps du deuil, on doit se rassembler tous »

Très ému par cet attentat qui lui a rappelé la tuerie antisémite perpétrée par Mohamed Merah à Toulouse en mars 2012, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a déclaré : « C’est le temps du deuil, on doit se rassembler tous. »

« On a besoin de ce temps d’union nationale et de défendre tous ensemble nos libertés, dont la liberté d’expression », a poursuivi le chef religieux de la première communauté juive d’Europe, forte de 500 000 à 600 000 membres. 

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