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Dieudonné visé pour apologie du terrorisme, Valls réagit

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Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête pour apologie du terrorisme contre Dieudonné, qui a écrit dimanche sur Facebook se sentir « Charlie Coulibaly », en référence à Amedy Coulibaly, qui a tué une policière à Montrouge et quatre personnes dans un supermarché casher de Paris, a-t-on appris de source judiciaire.

Plus de 3,7 millions de personnes ont défilé dimanche à Paris et dans le reste de la France en hommage aux 17 personnes tuées dans une série d’attentats djihadistes, une mobilisation historique sans équivalent depuis la Libération.

La foule scandait notamment « Je suis Charlie », en référence à l’hebdomadaire Charlie Hebdo, où une attaque armée mercredi dernier a fait 12 personnes, dont deux policiers.

Même les fans choqués

« Après cette marche historique, que dis-je… Légendaire! (…) je rentre enfin chez moi », a écrit le polémiste dimanche soir sur Facebook. « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », a-t-il ajouté dans cette publication, retirée depuis du site internet. 

Le post a été effacé peu de temps après sa publication mais il est resté suffisamment longtemps pour que des captures d’écran soient faites et susciter la polémique, même auprès de ses fans, à l’instar de l’un d’eux qui dénonce : « Je t’adore, Dieudo. Mais là, t’es pas drôle ».

Sept ans de prison et 100 000 euros d’amende

Un Etat de droit doit mener « une lutte impitoyable, bien sûr contre le terrorisme, contre toutes les violences mais aussi contre la parole qui tue, la parole de haine », a déclaré le Premier ministre, Manuel Valls, à des journalistes.

« Il ne faut pas confondre la liberté d’opinion avec l’antisémitisme, le racisme, le négationnisme », a-t-il ajouté alors qu’on l’interrogeait sur les propos du polémiste.

Dénonçant des « propos abjects », le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a rappelé que l’apologie d’actes de terrorisme était passible de sept ans de prison et de 100 000 euros d’amende.

« Ces propos sont une abjection. J’ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l’Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit », a déclaré le ministre de l’Intérieur, en marge d’une visite à la communauté juive rue des Rosiers à Paris.

Le parquet a déjà ouvert en septembre dernier une enquête préliminaire contre Dieudonné pour le même chef après la diffusion d’une vidéo sur l’assassinat du journaliste américain James Foley par l’Etat islamique.

« Lynchage médiatique »

Dieudonné a écrit lundi à Bernard Cazeneuve pour dénoncer un « lynchage médiatique », assurant s’associer à l’hommage rendu par les Français à Charlie Hebdo, « pour que l’on continue à rire de tout ».

« On me considère comme un Amedy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie », affirme-t-il dans la lettre publiée sur sa page Facebook et proposant « la paix » au ministre de l’Intérieur.

Dimanche après-midi, Dieudonné avait indiqué sur Twitter défiler « aux côtés des défenseurs de la liberté d’expression ». « Pensées pour tous ceux qui n’ont jamais eu peur de mourir de rire », avait-il ajouté.

Son avocat n’était pas disponible dans l’immédiat.

Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a annoncé avoir pris un arrêté interdisant un spectacle de Dieudonné prévu le 25 juin dans la ville.

« Alors même que notre pays vient de traverser une période troublée, je ne peux prendre le risque d’accueillir une personne qui est coutumière de la provocation et de l’incitation à la haine », écrit-il dans un communiqué.

Un Strasbourgeois poursuivi en comparution immédiate

Un Strasbourgeois de 30 ans a été placé en détention lundi après-midi par le tribunal correctionnel de Strasbourg dans l’attente d’une audience sur le fond le 27 janvier.

Il était poursuivi en comparution immédiate pour avoir republié sur Twitter une photo montrant un fusil d’assaut Kalachnikov, plusieurs balles et une note indiquant « Bons baisers de Syrie Bye bye Charlie ».

Le prévenu a reconnu « être un ancien trafiquant de drogue » après l’évocation de son casier judiciaire et affirmé que publier cette photo n’était pour lui qu’une « mauvaise blague ».

« Mon client ne peut pas être jugé sereinement. Sur Twitter, 20 000 personnes ont repris des messages avec  ‘Je suis Kouachi’ (du nom des tueurs de Charlie Hebdo-NDLR), va-t-on tous les poursuivre ? », a plaidé Me Michaël Wacquez, son avocat.

Source Reuters

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