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Emu aux larmes, l’ancien patron de Charlie Hebdo témoigne

 [image:1, l]Philippe Val, ancien directeur de rédaction du magazine Charlie Hebdo, a réagi sur France Inter.

Submergé par l’émotion, il a qualifié l’attaque terroriste qui a visé le journal mercredi matin de « boucherie épouvantable ».

« J’ai perdu tous mes amis aujourd’hui », a-t-il déploré. « C’était des gens tellement vivants, qui avaient tellement à cœur de faire plaisir aux gens, de les faire rire, de leur donner des idées généreuses. »

« C’était des gens très bons, c’était les meilleurs d’entre nous, forcément ! Comme tous les gens qui font rire, comme tous les gens qui sont pour la liberté, comme tous les gens qui sont pour qu’on puisse aller et venir librement, en sécurité. »

« Il faut qu’on soit groupés contre cette horreur »

« Il ne faut pas laisser le silence s’installer, il faut vraiment nous aider. »

« Il faut qu’on soit groupés contre cette horreur, la terreur ne doit pas empêcher la joie de vivre, la liberté d’expression, je vais envoyer des mots à la con, la démocratie, c’est quand même ça qui est en jeu, c’est cette espèce de fraternité qui fait qu’on peut vivre. »

« C’est un acte de guerre », a affirmé Philippe Val.

« Peut-être que ça serait bien si demain les journaux s’appelaient Charlie Hebdo, (…) si toute la France titrait Charlie Hebdo, ça montrerait qu’on n’est pas d’accord avec ça, que jamais on acceptera ça, que jamais on ne laissera le rire s’éteindre, jamais on laissera la liberté s’éteindre. » « On doit faire front »

« C’était des gens absolument merveilleux », a-t-il dit en pleurs en évoquant ses anciens collègues et amis.

« Peut-être que les médias n’ont pas été à la hauteur »

« Peut-être que les médias ont pas été à la hauteur pendant toutes ces années sur cette radicalisation »

« Beaucoup de gens qui sont musulmans, aujourd’hui, doivent être catastrophés par ça, ils sont en danger eux-aussi. »

« On n’a pas assez parlé de cette montée du fondamentalisme en France, on n’a pas assez tiré la sonnette d’alarme, on a souvent été bien seuls », a-t-il déploré.

Le magazine avait publié plusieurs dessins satiriques, notamment des caricatures du prophète Mahomet.

« Aujourd’hui je suis tout seul pratiquement, tous mes amis sont partis, c’était pas pour une mauvaise cause, c’était juste pour qu’on puisse vivre. »

« Notre pays ne sera plus le même. Il y aura un avant et un après », a affirmé l’ancien patron de Charlie Hebdo.

« On a exterminé une certaine façon de faire du journalisme (…) On a exterminé tous les gens qui étaient capables de faire rire avec les idées graves, c’est un deuil épouvantable qui s’abat sur nous »

« Il faut dire ce qu’on ressent, ce qu’on repense », a-t-il ajouté. « Il faut qu’on soit tous ensemble, il faut pas se lâcher. »

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