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Hommage aux trois policiers morts «pour que nous puissions vivre libres»

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[image:1, l] Le chef de l’Etat a rendu hommage aux trois « morts en policiers », saluant en outre une France « debout » qui s’est levée dimanche dans tout le pays à l’occasion d’une manifestation républicaine d’une ampleur historique.

En présence d’environ 2 000 personnes, des policiers pour la plupart, d’une grande partie du gouvernement et de nombreuses personnalités de tous bords politiques, le président a décoré les trois agents à titre posthume des insignes de la Légion d’honneur.

Les cercueils recouverts du drapeau tricolore des lieutenants Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet et du brigadier Clarissa Jean-Philippe étaient alignés devant lui, face à leurs familles rassemblées sous un dais.

Les rescapés de la rédaction de Charlie Hebdo étaient présents lors de la cérémonie.

Fait exceptionnel, neuf policiers de New-York sont présents pour témoigner du soutien des Etats-Unis.

Clarissa Jean-Philippe, « lâchement » tuée

La cérémonie est présidée par François Hollande. Le président de la République a rappelé le parcours de chaque policier. 

 

« Comment justifier que l’on puisse tuer lâchement une jeune femme de 26 ans ? », a-t-il dit à propos de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale d’origine martiniquaise tuée d’une balle dans le dos jeudi à Montrouge (Hauts-de-Seine).

Dénonçant une « abjection », tuée car « symbole de la République », le président de la République a ajouté que Clarissa Jean-Philippe avait été là « pour empêcher un terroriste d’aller plus loin dans sa folie, vers cette école située à quelques centaines de mètres, qu’elle protégeait par sa présence. » 

« C’est en martyr qu’est tombée Clarissa Jean-Philippe. »

« Son sacrifice est aussi une leçon »

Ahmed Merabet, blessé puis exécuté d’une balle dans la tête par les frères Kouachi, « Français de confession musulmane, était très fier de représenter la police française, les valeurs de la République, la laïcité » qui fait « que dans notre pays, toutes les croyances sont respectées, toutes les religions sont protégées, (…) tous les citoyens, qu’ils croient ou qu’ils ne croient pas, vivent ensemble », a affirmé le président de la République.

« Lui savait mieux que quiconque que l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam et que l’islamisme radical tue des musulmans. »

« Son sacrifice est aussi une leçon qu’il nous adresse pour refuser les amalgames, pour écarter les confusions, pour repousser les stigmatisations, pour dénoncer les actes anti-musulmans qui sont autant d’atteintes à la République. »

Franck Brinsolaro « mort pour la liberté d’expression »

Le président de la République a ensuite souligné « l’empathie » de Franck Brinsolaro vis-à-vis des personnalités qu’il était chargé de protéger.  

« Les personnes qu’il avait protégées tout au long de sa carrière avaient confiance en lui. »

François Hollande a aussi rappelé le parcours à l’étranger effectué par Franck Brinsolaro. A Kaboul en 1996,  il avait assuré l’évacuation de 46 ressortissants français alors exposés sous le feu des taliban.

« Déjà, il avait affronté le terrorisme. » 

« Des relations d’amitié s’étaient nouées au fil des mois » entre le policier et Charb, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo dont il assurait la protection, ainsi qu’avec le reste de la rédaction.

« Il était policier et quasiment membre d’une rédaction, situation exceptionnelle » , a affirmé François Hollande.

« Quand les terroristes font irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, Franck Brinsolaro, dans un ultime réflexe, riposte pour défendre ceux qui l’entourent. Il est mort l’arme au poing. Les autres n’avaient que leur crayon. »

Franck Brinsolaro « est mort pour la liberté, pour la liberté d’expression. »

« Si la France est debout aujourd’hui, c’est parce que des policiers sont tombés »

A travers la marche républicaine, « le peuple de France a rendu le plus bel hommage à la police, à la gendarmerie, à tous ceux qui assurent notre sécurité. » 

« Si la France est debout aujourd’hui, c’est parce que des policiers sont tombés », a dit le président de la République.

« Je vous exprime ma gratitude, je vous dis aussi ma fierté, grâce à vous, avec vous, la France est debout »

« Notre belle France, qui ne rompt jamais (…), elle reste debout », a-t-il insisté.

Être « implacable » et « intraitable »

Le président a appelé le gouvernement, qui envisage de renforcer l’arsenal juridique pour mieux lutter contre le terrorisme, à être « implacable » et « intraitable » face aux actes antisémitites, antimusulmans et à l’apologie du terrorisme.

« Nous n’en avons pas terminé avec la menace, elle est là », a-t-il prévenu, mettant en garde contre les risques intérieurs et extérieurs. « Nous devons redoubler de vigilance. »

Un hommage national à toutes les victimes des attentats aura lieu la semaine prochaine aux Invalides.

Ahmed Merabet devait être inhumé dans l’après-midi à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Obsèques des victimes juives en Israël

C’est également ce mardi qu’ont eu lieu en Israël les obsèques des quatre victimes juives de la prise d’otages de vendredi dans un supermarché casher de Paris.

 

« L’antisémitisme n’a pas sa place en France », a déclaré la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, qui représentait François Hollande à cette cérémonie

JolPress avec Reuters

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