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Les obsèque du directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, dit Charb, ont eu lieu ce vendredi 16 janvier au matin. Le célèbre caricaturiste français a perdu la vie mercredi 7 janvier, lors de l’attentat administré par les frères Kouachi au siège de l’hebdomadaire satirique.
Un show qui attire les foules
Famille, amis, collègues, parmi lesquels de nombreuses personnalités. Politiques, journalistes, musiciens, tous les proches de Stéphane Charbonnier étaient réunis ce matin à Pontoise, dans le Val-d’Oise, pour rendre un dernier hommage au dessinateur. Le cercueil a été accueilli par l’Internationale, rapidement couverte par les applaudissements de la foule.
Pelloux craque à la cérémonie d’hommage à Charb par 6MediaSelection
La cérémonie a eu lieu au hall Saint-Martin. Dehors, des centaines d’anonymes étaient venus suivre l’événement sur l’écran géant. Renald Luzier, dit Luz, dessinateur à Charlie Hebo à notamment prononcé un discours.
« Charb, mon ami, mon frère, mon rédacteur en chef, mon copain de beuverie, mon compagnon de conneries, mon camarade de Charlie », a ainsi commencé le dessinateur avant d’appeler tout un chacun à prendre les « crayons, [des] papiers, un scan, un ordi » et s’exprimer. S’exprimer et prouver que l’on est vraiment Charlie.
Aujourd’hui, on enterre Charb. Il disait qu’il valait mieux mourir que vivre à genoux. Il est mort debout. pic.twitter.com/JagaiwEEgQ
— Caroline Fourest (@CarolineFourest) 16 Janvier 2015
« L’esprit de Charlie Hebdo est vivant ! »
Nostalgique, le caricaturiste a ensuite imaginé les dessins que Charb aurait réalisé s’il avait pu participer au numéro exceptionnel paru le 14 janvier, une semaine après le drame. « J’imagine et je me marre […] Tu aurais dessiné Netanyahou et Mahmoud Abbas. Dans ton dessin, ils ne se tiendraient pas la main, mais ils tiendraient la bite à Sarkozy. […] Tu aurais dessiné Marine Le Pen. Une grosse gueule de Marine Le Pen, avec un tout petit panneau ‘Je suis Charlie’, sous le nez, comme une moustache d’Hitler. Tu aurais dessiné le Pape, qui nous chie dans les bottes […] tu aurais continué à dessiner des couilles, des bites, des chattes et des nichons », a-t-il dit. « Too drunk to fuck but too funny to die » – trop bourré pour baiser, mais trop marrant pour mourir-, a fini par conclure le dessinateur, citant alors le chanteur américain Jello Biafra.
Plusieurs politiques étaient présents
« Ci-gît l’un des premiers dessinateurs de l’histoire mort pour ce qu’il représentait. Ils n’auront jamais le dernier mot », a déclaré Jean-Luc Mélanchon. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Fleur Pellerin, la maire de Paris, Anne Hidalgo, ou encore le secrétaire général du parti communiste, Pierre Laurent, étaient aussi présents.
L’hommage de Mélenchon à Charb par 6MediaSelection
Quand la musique remplace les mots
Plutôt que les mots, Christian Olivier, journaliste et patron du service des sports de RTL, à pour sa part repris Hexagone de Renaud. Le musicien Bénabar s’est ensuite installé au piano pour dire adieu à son ami dessinateur. « Stéphane était le courage même, il était un ami fidèle » a conclu le chroniqueur urgentiste de l’hebdomadaire satirique, Patrick Pelloux. « Les dictatures, les assassins ne font jamais rire. Nous allons garder la paix et nos convictions. Les enfants, vous devez apprendre le goût des autres », a déclaré le chroniqueur avant de fondre en larme. L’hommage s’est terminé en musique, sous les applaudissements.