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Houellebecq dénonce l’obsession de « freiner l’ascension du FN »

Il le répète, et le répète encore : son livre n’est pas « islamophobe ». Au contraire, il serait plutôt FNophobe, a réitéré en substance Michel Houellebecq lundi soir depuis l’Allemagne, où il engageait la promotion de Soumission. Le romancier ajoute que – quand bien même son roman était anti-musulman -, il aurait eu « parfaitement le droit de l’écrire ».

L’auteur a préféré développer la thèse de son dernier ouvrage, qui met en scène l’arrivée au pouvoir de la « Fraternité musulmane », en 2022 en France. Accusé de faire le jeu du Front national, Houellebecq a répliqué : « D’abord je m’en fous. Et puis je n’y crois pas. Je n’ai jamais vu personne changer ses intentions de vote après voir lu un roman ».

Diabolisation

Interrogé sur un malaise français, qu’il attribue dans son livre à l’impuissance des citoyens face au FN, l’écrivain a confirmé : « Depuis 40 ans, l’histoire politique de la France est une tentative des partis, des médias et de la Culture de freiner l’ascension du Front national ». Et d’en déduire : « En 2017, la France sera encore plus à droite qu’elle ne l’était en 2012 ».

Pas beaucoup plus en forme qu’au lendemain des attentats du 7 janvier, il a ajouté que si François Hollande était réélu, cela pourrait « tourner mal ».

« Je n’avais peut-être pas assez lu le Coran »

Lors d’un entretien accordé à Antoine de Caunes le 10 janvier sur Canal+, Michel Houellebecq avait dit, la gorge nouée voire totalement aphone : « Oui, je suis Charlie ». Il venait de perdre son ami économiste Bernard Maris, mort dans la tuerie de la rédaction de « Charlie Hebdo ».

Lorsque de Caunes lui avait rappelé qu’il avait qualifié l’islam de « religion la plus con du monde » en 2001, lui demandant ce qui l’avait fait changer d’avis, l’intéressé avait répondu : « La lecture du Coran, surtout. Je ne l’avais peut-être pas lu suffisamment ».

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