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Justice : Dieudonné sera jugé en correctionnelle

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Le polémiste Dieudonné répondra devant le tribunal correctionnel de faits d’apologie d’actes de terrorisme en raison d’un message sur les attentats qui ont fait 17 morts en France la semaine dernière, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le parquet de Paris a décidé de le convoquer à une date qui n’a pas été encore communiquée à l’issue de sa garde à vue.

« Démesure la plus totale », selon son avocat

Le polémiste Dieudonné était visé par une enquête pour apologie d’actes de terrorisme après un message sur les attentats de la semaine dernière. Mercredi matin, il a été arrêté à son domicile d’Eure-et-Loir et placé en garde à vue, selon une source judiciaire.

L’un de ses avocats, Me Jacques Verdier, a dénoncé un acte démesuré, réfutant que le polémiste ait pu inciter directement à des actes de terrorisme par ses propos.

« Le Premier ministre a indiqué hier à l’Assemblée qu’à situation exceptionnelle, il fallait des mesures exceptionnelles. Eh bien la première mesure, c’est d’arrêter Dieudonné », a-t-il dit sur BFM TV.

« Je pense qu’on est dans la démesure la plus totale, démesure qui conduit à diligenter pas moins de dix policiers à son domicile pour l’interpeller pour des actes qui seraient des actes d’apologie du terrorisme », a-t-il ajouté.

« Je ne vois pas en quoi Dieudonné aurait directement provoqué des actes de terrorisme ».

La peine encourue est de sept ans de prison et de 100 000 euros d’amende.

Dieudonné avait écrit qu’il se sentait « Charlie Coulibaly »

Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête pour apologie d’actes de terrorisme contre Dieudonné, qui a écrit dimanche sur sa page Facebook qu’il se sentait « Charlie Coulibaly », en référence à Amedy Coulibaly, qui a tué une policière à Montrouge et quatre personnes dans une épicerie casher de Paris.

Il caricaturait ainsi le slogan « Je suis Charlie », devenu un cri d’indignation international, après le massacre de 12 personnes lors de l’attaque du journal satirique Charlie Hebdo mercredi dernier.

« Un récidiviste de la haine », selon Manuel Valls

Le Premier ministre Manuel Valls a dénoncé mardi le « nouvel antisémitisme » sur fond de « détestation de l’Etat d’Israël » qui se développe en France et a fustigé Dieudonné.

« Quelle terrible coïncidence, quel affront que de voir un récidiviste de la haine tenir son spectacle au moment même où, samedi soir, la Nation, porte de Vincennes, se recueillait », a-t-il dit.

A RETROUVER >> Dieudonné, celui qui a franchi les limites de l’humour

Plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées samedi soir pour rendre hommage aux quatre victimes de la supérette casher de la porte de Vincennes, à Paris.

Déjà condamné pour provocation à la haine raciale

Dieudonné s’est rapproché au fil de sa carrière des milieux islamiques, des communautaristes noirs et des négationnistes de la Shoah, faisant notamment monter sur scène Robert Faurisson lors de l’un de ses spectacles.

Il a conduit une liste antisioniste aux élections européennes de 2009 et a été condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale, en 2013 notamment pour la chanson Shoananas.

Il a été mis en examen en octobre 2014 pour fraude fiscale et faisait déjà l’objet d’une enquête pour apologie d’actes de terrorisme après la diffusion d’une vidéo sur l’assassinat du journaliste américain James Foley. 

Une cinquantaine de procédures judicaires depuis les attentats

Selon le ministère de la Justice, une cinquantaine de procédures ont été ouvertes depuis les attentats pour apologie du terrorisme.

Plusieurs personnes ont été jugées en comparution immédiate après avoir posté des messages sur Twitter ou Facebook.

Un homme de 34 ans a ainsi été condamné lundi à 4 ans de prison ferme par le tribunal de Valenciennes (Nord) pour avoir fait l’apologie des frères Kouachi et incarcéré.

La ministre de la Justice Christiane Taubira a adressé une circulaire aux procureurs pour leur demander d’être plus fermes.

« Il devrait y en avoir plus des Kouachi. J’espère que vous serez les prochains », avait-il dit selon le parquet.

Source Reuters

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