Site icon La Revue Internationale

Les abattoirs normands AIM placés en redressement judiciaire

[image:1, l]

Pas de dépôt de bilan en vue pour les abattoirs AIM (Crédit : Tyler Olson/Shutterstock)

Le tribunal de commerce de Coutances a placé mardi les abattoirs industriels de la Manche (AIM) en redressement judiciaire pour une période de six mois, a-t-on appris auprès des syndicats. Ces derniers emploient environ 600 salariés.

Un prochain rendez-vous a été fixé au 24 février prochain, a-t-on précisé de même source à l’issue de l’audience.

Placement en redressement judiciaire

D’importants problèmes de trésorerie sont à l’origine du placement en redressement judiciaire de cette entreprise qui exploite principalement un abattoir de porcs à Sainte-Cécile (Manche ) et un autre de bovins à Antrain (Ille-et-Vilaine).

Les abattoirs AIM ont réalisé 246,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Fin décembre, ils n’ont cependant pu payer l’intégralité des salaires en raison d’une « impasse de trésorerie », selon la direction. Ils ont seulement versé une avance de 800 euros à leurs employés.

Le placement en redressement judiciaire devrait permettre de payer l’intégralité des salaires avec l’intervention d’un fonds spécifique de garantie des salaires (AGS) en cas de défaillance des entreprises.

En cause…

Les difficultés d’AIM seraient dues principalement à la guerre des prix menée par la grande distribution, à la concurrence des produits allemands et espagnols « avec l’utilisation du dumping social » et à l’embargo européen à l’encontre de la Russie, explique la direction.

« Le placement en redressement judiciaire va autoriser la recherche de toutes les solutions. Il y a déjà des contacts avancés avec des partenaires potentiels qui pourraient aboutir dans les premiers mois de l’année », a indiqué à Reuters un porte-parole de l’entreprise.

Inquiétude des syndicats

Les représentants syndicaux dénoncent de leur côté des erreurs dans la gestion des abattoirs AIM, détenus à 64% par Cap 50, une coopérative d’éleveurs.

Ils redoutent également un démantèlement de l’entreprise avec des suppressions d’emplois suivant l’exemple des abattoirs de cochons bretons Gad qui sont passés de 1 700 salariés en 2013 à 530 fin 2014, après la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau (Finistère) et la reprise du site de Josselin (Morbihan) par une filiale d’Intermarché, la société SVA Jean Rozé.

Pas de dépôt de bilan en vue

« Pour l’instant, nous n’avons aucune information sur d’éventuels repreneurs. Mais on ne connaît pas de dépôt de bilan qui ne soit pas suivi d’un plan social si ce n’est pas une liquidation judiciaire », s’inquiète Jean-François Monnereau, délégué CFDT sur le site d’Antrain.

Environ 500 personnes, selon les syndicats, ont manifesté mardi devant le tribunal de Coutances pour réclamer le maintien de l’emploi sur les sites d’Antrain et celui de Sainte-Cécile, dernier abattoir de porcs en Normandie, dont les bâtiments avaient été rachetés il y a environ deux ans par une société d’économie mixte pour renflouer les caisses de l’entreprise. 

Source Reuters

Quitter la version mobile