Site icon La Revue Internationale

Médicaments coupe-faim : vers un nouveau scandale de santé publique ?

[image:1, l]

Le Mysimba, médicament américain, vient de recevoir l’agrément européen. Mais l’Agence française du médicament (Afs) assure que « la sécurité du produit n’est pas suffisamment établie ».

C’est l’Agence européenne du médicament (Ema) qui a donné l’autorisation de mise sur le marché du Mysimba contre l’avis de la France et de l’Irlande. 

Une autorisation que dénonce notamment le médecin Bruno Toussaint dans sa revue Prescrire. Il parle d’une « régression majeure pour la sécurité des patients »

Une efficacité très limitée

Si le Mysimba inquiète tant, c’est qu’il arrive en Europe après une longue liste de prédécesseurs issus de laboratoires différents, retirés du marché les uns après les autres pour des raisons de toxicité : ils n’assurent que des pertes de poids finalement peu impressionnantes, de 4 à 5 %, moyennant des effets secondaires et des risques cardiovasculaires graves.

D’autres scandales par le passé

Le Mediator (benfluorex), anti-diabétique largement prescrit pour ses propriétés de coupe-faim, a été à l’origine de graves lésions des valves cardiaques chez ses utilisateurs jusqu’à son retrait du marché en 2009.  

Il pourrait être responsable à long terme de 2 100 décès, selon une expertise.

L’usage du baclofène en question

Parallèlement, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a lancé une mise en garde à l’attention des médecins face au détournement de l’usage du baclophène, à l’origine destiné au sevrage de l’alcoolisme.

Elle déconseille aux praticiens de le prescrire en cas de troubles du comportement alimentaire. Elle explique ne pas pouvoir aller « contre la liberté de prescription » mais espère que cet appel « sera suivi par les médecins ».

Quitter la version mobile