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Najat Vallaud-Belkacem annonce un plan de 250 millions d’euros

[image:1, l]L’ « acte II de la refondation de l’école », ouvert par François Hollande lors de ses vœux aux professeurs, mercredi 21 janvier, quelques jours après les attentats de Paris, entrera en vigueur dès la rentrée 2015.

Ce « plan d’action » coûtera plus de 250 millions d’euros sur trois ans, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, chargée de détailler les mesures prévues.

Le gouvernement entend par ce biais remettre la laïcité et la citoyenneté au cœur de l’apprentissage des valeurs de la Républiques à l’école, dès le plus jeune âge.

Jolpress revient sur les principales mesures annoncées.

Laïcité et transmission des valeurs républicaines

Renforcer l’enseignement « moral et civique ». Déjà prévu pour être instauré à la rentrée 2015, son contenu, remanié, va davantage s’intéresser au respect du pluralisme des opinions, des convictions et des modes de vie, la construction du lien social et politique. Ils apprendront aussi à appréhender les médias, l’information et le numérique.

Pour que les professeurs puissent aborder les questions de la laïcité et des valeurs de la République avec leurs élèves de la meilleure manière possible, ils suivront une formation continueLa ministre a notamment fait référence aux élèves qui ont refusé de respecter la minute de silence en hommage aux 17 victimes des attentats et face auxquels certains enseignants se sont dits désemparés. Najat Vallaud-Belkacem a ainsi annoncé que d’ici juillet 2015, 1000 enseignants seront formés.

Une journée de la laïcité sera organisée tous les 9 décembre, pendant laquelle les élèves organiseront des événements particuliers. Les « rites » républicains, tels que le drapeau, l’hymne, la devise seront mieux intégrés.

Autorité et sanctions en cas de comportements déviants

François Hollande avait évoqué des « incidents » suite au non-respect de la minute de silence par certains élèves. Ce genre d’attitude, tout comme les insultes racistes ou contre une religion, qui n’étaient pas toujours sanctionnés auparavant, ne seront plus tolérés. 

« Ils seront systématiquement signalés au directeur d’école ou au chef d’établissement et seront suivis d’un dialogue avec les parents et le cas échéant, d’une sanction disciplinaire », a annoncé le ministère de l’éducation. 

Les élèves ayant commis des fautes devront réaliser des travaux d’intérêt général. Le gouvernement souhaite développer des partenariats entre les écoles et la Croix Rouge, l’Unicef, l’Institution de formation, d’animation et de conseil.

Il s’agira de « développer leur conscience citoyenne et les aider à réfléchir à la portée de leurs actes », explique l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem. Elles existaient déjà mais étaient sous-utilisées.

A chaque rentrée des classes, les élèves et leurs parents devront signer une « charte de la laïcité » et un règlement intérieur qui précise la bonne conduite à avoir en classe et les sanctions qui peuvent être appliquées en cas de non-respect des règles. Ces documents seront au préalable expliqués.

Citoyenneté et culture de l’engagement

Parmi les autres mesures, le plan d’action prévoit de mieux associer certains acteurs à la scolarité des enfants.

En premier lieu, leurs parents, qui devront être davantage impliqués dans le « parcours citoyen » de l’enfant. Un comité départemental d’éducation à la santé et à la citoyenneté sera par ailleurs créé.

Le gouvernement souhaite aussi mobiliser des associations et des institutions locales. Des partenaires éducatifs, agréés par le ministère, des journalistes, des responsables du monde culturel, des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme participeront à ce plan pour lutter contre « les dérives du relativisme, de la rumeur et de l’obscurantisme ».

Réduction des inégalités, mixité sociale : renforcer le sentiment d’appartenance à la République

Un arsenal de mesures prévoit aussi de lutter contre les inégalités à l’école.

Les 620 000 jeunes sortis du système scolaire sans emploi et les 140 000 sortis sans qualification devront pouvoir accéder à la qualification et à l’insertion professionnelle.

La ministre de l’Education prévoit aussi une « politique active de mixité pour agir sur la composition des collèges », et ainsi lutter contre « l’apartheid » évoqué par Manuel Valls. La maîtrise du français sera davantage suivie, avec notamment une évaluation au début du CE2, afin de venir en aide aux enfants avec des réponses adaptées.

Le gouvernement entend aussi étendre la coopération avec les entreprises et développer le financement des fonds sociaux pour aider les enfants en situation de pauvreté.

Enfin, il prévoit de mieux repérer les risques de repli chez les jeunes « pouvant représenter un risque pour eux-mêmes et la vie collective »Les chefs d’établissements devront être davantage formés et le contrôle de l’instruction à domicile sera renforcé.

Par ailleurs, pour les jeunes placés sous contrôle judiciaire et pour les jeunes détenus après des actes de délinquance, l’Etat se mobilisera en faveur « de la poursuite de l’enseignement et de l’acquisition des compétences fondamentales ». 

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