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Pour Sarkozy, il faut rétablir les heures supplémentaires dans la police

[image:1, l]« Un certain nombre de terroristes djihadistes ont décidé de mener une guerre contre notre civilisation, notre mode de vie ». C’est en ces termes forts que Nicolas Sarkozy a qualifié les attentats de Paris, sur le plateau de France 2 mercredi soir, avant de présenter ses propositions pour lutter contre le terrorisme.

Le président de l’UMP s’est exprimé quelques heures après la conférence de presse de Manuel Valls, pendant laquelle le Premier ministre a dévoilé les mesures antiterroristes de l’exécutif.

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« Je crains que la menace ne continue pendant longtemps », a continué Nicolas Sarkozy avant d’ajouter : « Il nous fait calibrer la réponse à ce qui s’est passé ». En raison de l’urgence de la situation, « nous n’avons pas le temps d’attendre les procédures budgétaires et le recrutement de fonctionnaires supplémentaires, naturellement bienvenues », a estimé le chef de l’opposition.

« 4000 équivalents temps plein de plus » grâce aux heures supplémentaires

Il s’est exprimé sur le renforcement des effectifs de la police et de la gendarmerie. « Il faut deux années pour former un gardien de la paix. (…) Ces renforts de personnels arriveront, pour les premiers, dans deux ans, et pour les derniers, dans cinq ans ».

Nicolas Sarkozy a proposé de permettre « d’utiliser une capacité supplémentaire », via les heures supplémentaires, qui permettraient selon lui de créer « 4000 équivalents temps plein de plus », et ce « tout de suite ».

Des heures supplémentaires qui existent déjà dans la police, comme le souligne par exemple un article disponible sur le site du Syndicat de Défense des Policiers Municipaux

Les « problèmes des procédures judiciaires »

Autre idée de président de l’UMP, simplifier le cadre juridique. Nicolas Sarkozy a en effet souligné « les problèmes des procédures judiciaires », notamment dans le cadre des écoutes ou l’installation d’une balise GPS dans un véhicule. Pour lui, il faut pouvoir « travailler de façon administrative en amont d’une procédure judiciaire », « sans l’intervention d’un juge ».

Retirer la nationalité française aux djihadistes nationaux

Autre proposition de l’UMP, soulignée par Nicolas Sarkozy, « retirer la nationalité aux djihadistes binationaux » qui veulent « détruire la France, ses valeurs ». Le but affiché : « qu’ils n’aient plus à revenir sur le territoire ».

Une proposition difficile à appliquer, selon le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, qui s’était exprimé sur ce sujet il y a quelques jours.

Pour lui, la déchéance de nationalité pour les binationaux se heurte à un problème « à la fois constitutionnel et au niveau européen ». Le N°1 du PS avait aussi estimé que l’interdiction de retour pour les djihadistes se heurtait à des problèmes juridiques. « Nous ne pouvons pas constituer des apatrides ».

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Des centres de déradicalisation

Comment davantage surveiller les djihadistes revenus en France et emprisonnés?

Pour Nicolas Sarkozy, la solution réside entre autres dans la création de centres de déradicalisation et d’une peine de sûreté, à l’image de ce qui a été mis en place « pour les violeurs » lors de son mandat, afin de « protéger la société ».

« La question de l’islam et de la laïcité est clairement posée »

Pour le président de l’UMP, concernant l’islam en France, « on est sur le fil du rasoir ».

« Les musulmans de France ne supportent pas l’idée de l’amalgame, ils sont horrifiés par ce qu’il s’est passé », mais dans un même temps, « la question de l’islam et de la laïcité est clairement posée », a estimé Nicolas Sarkozy, pour qui la bonne question n’est pas « Qu’est ce que la République est prête à faire pour l’islam », mais « Qu’est-ce que l’islam est prêt à faire pour la République ».

« Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France », a lancé le chef de l’opposition, qui souhaite que les imams soient habilités par le Conseil Français du Culte Musulman. « Concrètement, nous devons travailler ensemble sur la question de l’habilitation des imams par le CFCM, qu’il proposerait au ministère de l’Intérieur ».

Ainsi, « quand un imam ne défend pas les valeurs qui sont les nôtres », il serait alors possible de « l’expulser d’une façon rapide du pays », a demandé Nicolas Sarkozy. « S’ils sont Français, l’incitation à la haine ou la complicité à la préparation d’actes terroristes, c’est la prison ».

« Il faut qu’il y ait un dialogue pour que islam comprenne que toutes les religions de France (…) ont dû faire un effort pour s’intégrer à la République », a-t-il ajouté. « Cet effort, l’islam doit le conduire ».

« Consterné » par « l’apartheid » de Manuel Valls

Nicolas Sarkozy s’est dit consterné par l’expression « apartheid » employée par Manuel Valls lors de ses vœux à la presse: « un apartheid social, territorial, ethnique, s’est imposé à notre pays », avait déclaré le Premier ministre. 

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« Comparer la République française à l’apartheid, c’est une faute », a martelé le président de l’UMP, évoquant une France qui « garantit des soins gratuits, l’école gratuite ».

Un « arsenal de sanction »

Concernant la question de la crise d’autorité dans les écoles, Nicolas Sarkozy a appelé à donner « un arsenal de sanctions » aux professeurs, sans les détailler. Il a par ailleurs rappelé la mise en place sous son quinquennat de la suspension des allocations familiales en cas d’abstentéisme scolaire.

Nicolas Sarkozy a aussi évoqué les élèves qui n’avaient pas respecté la minute de silence dans leurs établissements scolaires et a plaidé « pour qu’on convoque toutes les familles » et pour la prise d’une « sanction immédiate ».

Le chef de l’opposition a esquivé la dernière question de David Pujadas, où il avait été vu en train d’avancer du 3e rang au premier plan, à côté du Premier ministre israélien. « Vous vous rendez compte du sujet qui était le nôtre? » « Permettez-moi de ne pas tomber à ce niveau-là », a-t-il terminé.

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