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Retour sur les enjeux de la situation économique grecque

C’est la première fois au sein de l’Union européenne qu’un dirigeant ouvertement hostile aux politiques d’austérité voulues par l’UE et le FMI prend les rênes du pouvoir dans un pays membre. Quelles seront les conséquences de ce tsunami politique, alors qu’avant le scrutin, les responsables de Syriza ont indiqué que leur priorité serait d’obtenir une suspension de six mois d’application du plan d’aide international – 240 milliards d’euros en échange de mesures d’austérité -, censé s’achever le 28 février ?

Le leader de la gauche radicale Alexis Tsipras, vainqueur des législatives de dimanche, a en effet promis de mettre fin à cinq années d’austérité. Syriza veut ainsi remettre en cause certaines des mesures d’austérité de ces dernières années ; en relevant le salaire minimum, en réduisant certaines taxes ou en revenant sur les coupes dans les pensions de retraite.

Encore 7 milliards ?

Pour ce faire, le hic est que Syriza va devoir négocier l’octroi de la prochaine tranche de l’aide internationale de 7 milliards d’euros dont la Grèce a besoin dans les prochains mois. Quelque 10 milliards d’euros de dettes arriveront à échéance au cours de l’été. Or sans aide extérieure, Athènes risquerait un défaut de paiement.

Dette abyssale

Les dirigeants européens estiment qu’Athènes doit respecter les termes de l’engagement pris dans le cadre du sauvetage financier de 240 milliards d’euros. Cette question sera au centre des discussions des ministres des Finances, qui seront réunis ce lundi à Bruxelles.

Les pourparlers avec l’UE et le FMI devraient porter avant tout sur les conditions du remboursement de la dette publique grecque, qui atteint quelque 320 milliards d’euros, soit plus de 175 % du PIB grec.

Austérité

En six ans de crise, le PIB grec a chuté de près d’un quart et le taux de chômage dans le pays dépasse toujours 25 %. Plusieurs années devraient être nécessaires avant une reprise économique, mais sur le court terme Alexis Tsipras risque de faire face à des négociations ardues avec ses partenaires européens et en particulier Angela Merkel. Il a promis de maintenir son pays dans la zone euro et a quelque peu assoupli son discours anti-austérité.

La Grèce est encore incapable de lever des capitaux sur les marchés mais elle n’a pas de besoins de financement immédiats.

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