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Terrorisme : Bernard Cazeneuve répond à Nicolas Sarkozy

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L’ancien président UMP et ex-ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, n’a pas hésité à délivrer un certain nombre de propositions en matière de lutte contre le terrorisme, à la suite des attentats survenus en France entre le 7 et le 9 janvier. Mais l’actuel ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ne semble pas prêt à se laisser dicter les directives à prendre.

Le premier flic de France a donc pris sa plume. Dans une lettre que s’est procurée le JDD, il répond point par point aux propositions de l’ancien locataire de la place Bauveau.

Ferme et courtois

L’argumentation est ferme, mais le ton reste courtois. Bernard Cazeneuve remercie même l’ancien président et sa « formation politique de s’être pleinement engagés dans la démarche de rassemblement et d’unité nationale initiée par le président de la République au lendemain des attentats des 7,8 et 9 janvier ».

L’actuel ministre de l’Intérieur confie partager les mêmes « souhaits » de renforcement de la coopération internationale en matière de renseignement et de réforme de l’espace Schengen. Avec une pointe d’ironie, Cazeneuve rappelle néanmoins la baisse des effectifs des forces de l’ordre lors du mandat de l’ex-chef d’État, ainsi que « la perte de 13 700 postes dans la police et la gendarmerie au cours des dernières années ». Mais celui qui fut ministre du Budget avant de passer à l’Intérieur se veut avant tout rassurant. Il ajoute que le gouvernement veille au renforcement des moyens « humains et financiers » des forces de police et de gendarmerie et précise que « les budgets de la mission sécurité ont été augmentés de 730 millions d’euros depuis 2012 ».

Professeur Cazeneuve

Très pédagogue, Bernard Cazeneuve s’attache ensuite à répondre à chacune des propositions Sarkozy.  Sur la question du retour des jihadistes en France, le ministre s’appuie sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel. « Le gouvernement entend continuer à retirer la nationalité française aux personnes condamnées pour des actes à caractère terroriste dès lors que les conditions légales sont réunies ». 

Quant au dossier sur la consultation des sites Internet « provoquant au terrorisme », Cazeneuve offre une piqure de rappel à son élève. « J’avais rappelé qu’en 2012, le Conseil d’État avait jugé qu’il s’agirait d’une violation disproportionnée de la liberté d’opinion et de communication […] La Loi du 13 novembre 2014, prévoit que la consultation habituelle des sites Internet qui font l’apologie et la provocation au terrorisme constitue l’un des éléments permettant de caractériser le délit d’entreprise individuelle à caractère terroriste ». L’arsenal législatif existe déjà. La lutte contre les djihadistes du web est bel et bien engagée et ne semble pas avoir attendu Nicolas Sarkozy…

« Je serais toujours disposé à étudier avec la plus grande attention les propositions émanant de l’opposition, en particulier concernant la lutte contre le terrorisme », conclut Cazeneuve en bon patriarche avant de présenter ses meilleurs sentiments à l’ex-chef de l’État.

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