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Alexandre Desplat, le Français qui mène Hollywood à la baguette

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Alexandre Desplat peut enfin savourer. Il aura fallu la huitième nomination d’affilée pour que le compositeur français de 53 ans remporte l’Oscar de la meilleure bande originale pour « The Grand Budapest Hotel » de Wes Anderson, une partition inspirée de la musique folklorique d’Europe de l’Est.

Un Oscar : « le Graal »

« C’est formidable. Je suis très ému, très heureux ». Les mots n’étaient pas suffisants pour exprimer son bonheur. « C’est fantastique, l’Oscar c’est un Graal que tout ‘filmmaker’ rêve d’obtenir. Même si on pense toute l’année qu’on a créé la plus belle des musiques, c’est malgré tout une reconnaissance formidable de nos pairs », soufflait le flûtiste de formation au micro d’Europe 1.

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Méconnu du grand public

Mais qui est Alexandre Desplat dont les musiques sont plus connues que le personnage ? Retour sur une carrière riche en filmes et en récompenses.

Né en 1961 d’un père français et d’une mère grecque, Alexandre Desplat confiait au Figaro avoir baigné dans « dans un tourbillon musical« , du jazz à la bossa-nova en passant par les musiques grecques et arabe. « J’ai pris beaucoup de temps à me construire et à savoir quel était mon univers, j’avais tellement d’influences qu’il a fallu que je les synthétise ».

Après un début de carrière en France où il compose la musique du tube de 1987 « Oh ! Mon bateau » d’Éric Morena, ce passionné se lance dans la composition de musique de télévision, de courts-métrages puis de cinéma au début des années 90.

Consécration dans les années 2000

L’entrée dans le XXIe siècle marque la consécration pour cet travailleur invétéré qui compte près de cent films à son actif et compose les bandes originales d’au moins cinq films chaque année. En 2003, son travail sur « La jeune fille à la perle » de Peter Webber est salué à l’international. Depuis, les réalisateurs hollywoodiens se l’arrachent et Alexandre Desplat collabore avec les plus grands, de Ben Affleck dans « Argo », à David Fincher pour « L’étrange histoire de Benjamin Button », en passant par « Un prophète » d’Audiard, « Twilight », « Harry Potter » ou « Le Discours d’un roi ». « J’ai vécu une décennie exceptionnelle à Hollywood. J’ai travaillé avec les plus grands! », s’est félicité Alexandre Desplat après avoir reçu la fameuse statuette.

Une pluie de distinctions

L’Oscar était la seule récompense qui manquait au compositeur. En France, il a remporté trois Césars, notamment pour « De battre mon cœur s’est arrêté » (2006). Le monde anglo-saxon a aussi couronné son travail à plusieurs reprises : il reçoit notamment le BAFTA (récompense du cinéma britannique) en 2011 et le Grammy Award en 2012 pour sa musique du « Discours d’un roi » de Tom Hooper. Sans compter un Ours d’argent et sa participation au jury de la Mostra de Venise, une première dans l’histoire pour un compositeur.

Après Maurice Jarre, Michel Legrand ou Ludovic Bource (« The Artist »), Alexandre Desplat est le septième français à recevoir un Oscar lié à la musique. Et il espère bien gagner pour « les vingt ans à venir ». 

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